France __ L’immunologiste « Brigitte Autran est nommée présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires », selon un arrêté publié au Journal officiel le 17 août.
Le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires succède au Conseil scientifique suite à la levée de l’état d’urgence sanitaire fin juillet.
Placé auprès du ministre de la Santé et de la Prévention et de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce comité a, comme le Conseil scientifique, « un rôle d’expertise et de conseil indépendant des autorités sanitaires » mais avec des missions élargies.
Alors que le Conseil scientifique était centré sur l’épidémie de Covid-19, la nouvelle entité devra rendre des avis sur les risques sanitaires liés aux agents infectieux atteignant l’homme et l’animal, mais aussi sur les polluants environnementaux et alimentaires, et sur l’impact du changement climatique.
Interrogée par Le Parisien sur les principales préoccupations sanitaires auxquelles nous sommes confrontées, Brigitte Autran a insisté sur l’attention particulière à porter aux zoonoses.
« Des maladies peuvent être transmises de l’animal à l’homme, ou l’inverse, ou même revenir en boomerang de l’un à l’autre […]. On le sait depuis longtemps mais sans en prendre totalement la mesure », et « aujourd’hui, les politiques publiques doivent prendre en compte ce fait », a-t-elle souligné.
Sur le Covid-19, la nouvelle présidente a souligné que la pandémie n’était pas terminée et qu’un nouveau pic de cas était quasi certain à l’automne.
Selon l’immunologiste, s’il apparaît illusoire d’éliminer totalement la circulation du Covid, « une stratégie « zéro Monkeypox » est possible.
D’ici la rentrée, Brigitte Autran va nommer une quinzaine de scientifiques autour d’elle pour composer le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires.
Spécialiste du VIH reconnue pour ses travaux sur la trithérapie
Brigitte Autran
Brigitte Autran est Professeure des Universités, responsable du département Immunologie à l’Hôpital de La Pitié-Salpêtrière de Paris. Elle est également coordinatrice du réseau COREVAC - Consortium français de recherches vaccinales - créé pour coordonner les organismes publics de recherche dans le domaine de la vaccination mais aussi membre du Comité consultatif mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la sécurité des vaccins.
Ses contributions les plus importantes portent sur l’immunologie du VIH. A noter que, selon Wikipédia, elle est en 1981, la première interne à avoir été confrontée à un patient atteint du sida, à l’hôpital Bichat-Claude-Bernard.
Dans les années 1990, ses équipes démontrent le rôle des lymphocytes pour contenir l'infection par le VIH. En 1997, des chercheurs sous sa direction publient dans la revue américaine Science des travaux qui confirment l’intérêt de la trithérapie pour soigner les malades du sida.
Elle fait aussi partie de l’équipe qui a annoncé, en janvier 2013, un vaccin thérapeutique ralentissant temporairement la progression du sida.
Elle a également développé des programmes internationaux sur les vaccins thérapeutiques et des recherches sur l’immunologie des vaccins contre d’autres virus tels que les Poxvirus, les virus Influenzae, en particulier chez les sujets immunodéprimés. Plus récemment, elle a développé au sein de son groupe de recherche des recherches innovantes sur l'immunologie des cancers associés au VIH et à l'immunodépression.
Pendant la pandémie de Covid, elle a été membre du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale contre le SARS-CoV-2, en raison de son expertise sur les vaccins.
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Citer cet article: Brigitte Autran à la tête du nouveau Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires - Medscape - 18 août 2022.
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