Cancer du pancréas : intérêt d’une surveillance à long terme pour les personnes à haut risque

Nathalie Barrès

Auteurs et déclarations

16 août 2022

Pays-Bas – Une équipe de chercheurs a cherché à déterminer quelle était la surveillance optimale chez les personnes à haut risque de cancer du pancréas [1].

Ils ont établi que la surveillance annuelle par imagerie des sujets à haut risque d’adénocarcinome pancréatique a permis de diagnostiquer des cancers résécables dans 60% des cas, ce qui est nettement au-delà des 18% diagnostiqués de manière sporadique.

La survie à 1 an des patients atteints d’adénocarcinome pancréatique de la cohorte suivie (cas résécables ou non) était de 67% ce qui est nettement plus élevé également que les 27% constatés après diagnostic sporadique.

Pourquoi est-ce important ?

L’adénocarcinome du canal pancréatique est un cancer à mauvais pronostic. Seule la combinaison chirurgie - chimiothérapie systémique peut augmenter les chances de survie à long terme. Malheureusement le diagnostic est encore trop souvent fait à un stade tardif. Entre 5 et 10% des cancers du pancréas sont attribuables à des facteurs de risque liés à l’hérédité. L’identification de lésions précancéreuses pancréatiques par imagerie reste cependant difficile, et doit inciter au développement de biomarqueurs spécifiques.

Méthodologie

Cette étude prospective multicentrique a suivi entre 2006 et 2019, des personnes asymptomatiques ayant un risque d’au moins 10% d’adénocarcinome du canal pancréatique. Les sujets ont été recrutés après évaluation par un clinicien ayant réalisé des tests génétiques. Ces sujets ont bénéficié d’une surveillance annuelle avec échographie endoscopique et IRM/cholangiopancréatographie à chaque visite.

Principaux résultats

Au global, 366 individus (165 susceptibles de porter une mutation génétique, 201 avec une forme familiale, âge moyen 54 ans, suivi moyen 63 mois) ont été inclus. Parmi les patients, 92% ont bénéficié de tous les examens d’imagerie, 5% seulement de l’IRM/cholangiopancréatographie et 3% seulement de l’échographie endoscopique. 

L’incidence cumulative globale de l’adénocarcinome pancréatique était de 3,1% après 5 ans, et 4,7% après 10 ans de suivi. Aucun cas n’a été détecté dans le groupe des sujets ayant des formes familiales. Parmi ceux (n=10) qui avaient développé un cancer pancréatique, l’âge médian était de 61 ans. Dans 30% des cas, le cancer a pu être diagnostiqué à un stade précoce, et dans 60% des cas il était résécable. La survie médiane était de 18 mois. 

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

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