Présentation
Une patiente de 35 ans s'est présentée aux urgences pour des maux de tête soudains qui duraient depuis cinq heures et s'accompagnaient de plusieurs épisodes de vomissements. [1]
L'anamnèse fait état de migraines avec aura. La patiente ne prend pas de médicaments.
Examens
Le bilan d'admission est normal, il n’y a pas de déficits neurologiques focaux, pas de dysarthrie ni d'ataxie.
Les résultats de laboratoire sont également normaux, aucun signe d'infection.
La tomodensitométrie cérébrale ne retrouve aucune hémorragie sous-arachnoïdienne, globalement sans résultat pathologique.
L’analyse du liquide céphalorachidien indique un dépistage négatif de la xanthochromie, de même que les tests négatifs pour l'hépatite, la syphilis, le cytomégalovirus (CMV), le VIH et le virus d'Epstein-Barr (EBV).
L’artériographie par résonance magnétique est normale.
L’IRM cérébrale montre en revanche plusieurs infarctus cérébelleux bilatéraux importants.
Évolution et diagnostic
La patiente a ensuite développé des symptômes de type cérébelleux, tels que dysarthrie, ataxie et dysmétrie. L’angiographie par scanner ne montrait pas de dissection de l'artère vertébrale, l’échocardiographie n’indiquait pas de foramen ovale ouvert.
Le diagnostic établi a été celui d’un accident vasculaire cérébelleux ischémique. [1]
Une rééducation a été mise en place après le traitement stationnaire de l'AVC.
Discussion
Un AVC peut passer pour une migraine, qui est elle-même associée à un risque accru d'AVC ischémique. Chez les jeunes adultes, les infarctus cérébelleux sont rares ― le taux chez les moins de 35 ans n'est que de 0,002% par an. Dans l'ensemble, les infarctus cérébelleux ne sont pas rares, avec 2 à 3% de tous les accidents vasculaires cérébraux, et représentent souvent un défi dans leur présentation clinique. Ils présentent toutefois une morbidité et une mortalité plus élevées que les infarctus antérieurs, d'où l'importance d'un diagnostic et d'un traitement rapides.
Les symptômes des infarctus cérébelleux sont des maux de tête aigus et des vertiges, des nausées, une démarche incertaine, une dysarthrie et des troubles de la conscience. Objectivement, on trouve une ataxie du tronc et de la marche, une ataxie des extrémités, une tendance ipsilatérale à la chute, une dysmétrie et un nystagmus. En raison d'un œdème, les infarctus cérébelleux pourraient avoir un effet de dilatation et ainsi comprimer le tronc cérébral, ce qui est important pour le diagnostic différentiel (infarctus du tronc cérébral, tumeur).
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Crédit image de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Étude de cas : migraine avec aura et vomissements - Medscape - 18 août 2022.
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