France —SISCOVID est une étude française qui apporte de nouvelles données concernant les complications pulmonaires post-Covid-19 [1]. Six mois après une hospitalisation pour le Covid-19, les atteintes pulmonaires seraient conséquentes : 40 % auraient des opacités de type fibrotique, 20 % auraient une réduction de leurs capacités ventilatoires et de diffusion des gaz et 35 % auraient une désaturation au test de marche de 6 minutes. Ces données soulignent la nécessité d’un suivi à long terme de ces patients.
Principaux résultats
Sur les 320 sujets inclus (âge moyen : 62 ans, 64,1 % d’hommes, 79,3 % de sujets en surpoids-indice de masse corporelle — IMC > 25kg/m2), 205 ayant eu un Covid-19 sévère ont été hospitalisés en unité de soins intensifs et ont nécessité la pose d’une canule nasale, une ventilation non invasive ou une ventilation mécanique invasive. Le délai moyen entre la sortie hospitalière et la 1è re et 2è me visite était respectivement de 98 et 194 jours. Dans 88,2 % des cas, le Covid-19 a été confirmé par test PCR et pour 11,8 % par signes cliniques et scanner pulmonaire. Les patients les plus sévèrement atteints étaient plus susceptibles d’être des hommes (69,8 %) et sont restés hospitalisés plus longtemps que les autres (durée médiane du séjour hospitalier 34 jours versus 11 jours).
À 6 mois, plus de la moitié des individus inclus (54,1 %) présentaient une dyspnée persistante (échelle Medical Research Council modifiée — MRCm ≥ 1), et 3,9 % une dyspnée sévère persistante (MRCm ≤ 3). Une altération de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO < 80 %) a été constatée chez 68 % des patients atteints d’un Covid-19 sévère et 20,1 % présentaient même une altération sévère (DLCO < 60 %). Toujours à 6 mois, sur l’ensemble de la population, 14,8 % étaient toujours en hypoxie (PaO2 ≤ 70 mmHg). Plus d’un tiers (34,6 %) avaient une désaturation persistante et significative, malgré de bonnes performances physiques. Au global, 21,6 % des patients avaient une insuffisance respiratoire restrictive à 6 mois. Le fait d’avoir eu une forme sévère de Covid-19 et d’être un homme étaient des facteurs de risque indépendants associés au fait d’avoir une insuffisance respiratoire restrictive à 6 mois (odds ratio (OR) 5,22 [2,18-14,66] et 2,53 [1,09-6,52] respectivement).
Un scanner thoracique a été réalisé chez 179 patients à 6 mois. Des anomalies pulmonaires ont été retrouvées chez 80,2 % d’entre eux. Une atteinte de type fibrotique a concerné 40 % des individus. Entre les deux consultations (3 mois et 6 mois), la prévalence des dommages pulmonaires n’a que faiblement diminué passant de 87 % à 81 %.
Méthodologie
Cette étude multicentrique interventionnelle a évalué l’atteinte pulmonaire 3 et 6 mois après la sortie d’hospitalisation de patients guéris du Covid-19. Douze centres de soins français ont participé à l’étude. Les patients inclus devaient être indemnes d’antécédents pulmonaires chroniques avant l’infection par SARS-CoV-2. L’évaluation était basée sur un examen clinique, des tests fonctionnels et un scanner thoracique.
Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
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Crédit photo de Une : Dreamstime
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Citer cet article: COVID-19 : combien de patients ont des séquelles pulmonaires à 6 mois post-hospitalisation ? - Medscape - 2 août 2022.
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