Variole du singe : l'épidémie constitue une urgence sanitaire mondiale pour l’OMS

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

26 juillet 2022

Genève, Suisse – Alors que la variole du singe a désormais été recensée chez 16 000 personnes dans le monde, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus a décidé samedi de qualifier l’épidémie d’urgence sanitaire mondiale. Il a par ailleurs établi les mesures à prendre selon le niveau de risque de chaque pays.

Une série de recommandations selon le niveau de risque

L'OMS a déclenché, samedi 22 juillet, son plus haut niveau d’alerte pour tenter de juguler la flambée de variole du singe (monkeypox), qui a frappé en l’espace de 2 mois près de 17  000 personnes dans 74 pays (contre 3040 cas dans 47 pays il y a 1 mois), a déclaré son directeur général.

« J'ai décidé de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale », a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'un point de presse, tout en précisant que cette décision ne faisant pas consensus au sein des experts de l’OMS notamment parce que le risque dans le monde est relativement modéré, à l’exception de l'Europe où il est élevé.

https://twitter.com/DrTedros/status/1550928122434015232

Pour le directeur de l’OMS, le risque de propagation à d’autres pays est réel, bien que le risque d’interférences avec le trafic des personnes au niveau international reste faible.

« En résumé, a-t-il dit, nous avons une épidémie qui s’est rapidement propagé autour du monde, au travers de nouveaux modes de transmission, que nous comprenons trop peu, mais qui correspondent aux critères d’une épidémie d’urgence sanitaire mondiale ».

Conséquence de cette déclaration, Tedros Adhanom Ghebreyesus propose une série de recommandations destiné aux différents pays, celles-ci sont classées en 4 groupes selon le niveau de risque de chacun d’entre eux. Il différencie, par exemple, les pays qui n’ont pas encore rapporté de cas de variole de singe et ceux dont le dernier cas recensé remonte à plus de 21 jours, de ceux avec des cas rapportés et une transmission inter-humaine établie.

Ces recommandations visent à faciliter une réaction internationale coordonnée, son financement et une collaboration internationale sur le partage des vaccins et des traitements.

France : derniers chiffres

Selon Santé Publique France, au 21 juillet 2022 à 12h00, 1 567 cas confirmés ont été recensés en France dont 726 cas résidant en Ile-de-France. Tous les cas recensés à ce jour, sauf 7 adultes de sexe féminin et 2 enfants, sont des adultes de sexe masculin. Les cas adultes ont un âge médian de 36 ans ; 25% des cas adultes ont moins de 30 ans et 25% ont de 43 à 84 ans.

Parmi les cas investigués, 78 % ont présenté une éruption génito-anale, 72 % une éruption sur une autre partie du corps, 76 % une fièvre et 74 % des adénopathies.

Quarante cas (3,4 %) ont été hospitalisés du fait de leur infection au virus Monkeypox, dont 33 (3,0 %) pour complications en lien avec ce diagnostic. Aucun cas n’est décédé.

« Utilisant les bonnes stratégies dans les bons groupes de population »

« Pour le moment, cette épidémie se concentre sur les hommes qui ont des rapports sexuels (HSH) avec des hommes, en particulier chez ceux qui ont de multiples partenaires sexuels » a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Une étude publiée jeudi dernier dans la revue scientifique New England Journal of Medicine , la plus large réalisée sur le sujet et basée sur des données de 16 pays différents, confirme, en effet,  que dans la vaste majorité – 95 % – des cas récents, la maladie a été transmise lors d'un contact sexuel et 98 % des personnes touchées étaient des hommes gays ou bisexuels.

« L’intérêt, a continué le dirigeant de l’OMS, c’est que cette épidémie peut être jugulée en utilisant les bonnes stratégies dans les bons groupes de population. »

A ce titre, la France a mis en place une communication ciblée vers les HSH, via notamment le site sexosafe.fr. Et depuis mercredi 13 juillet, un dispositif d’écoute est ouvert afin de répondre aux questions suscitées par la variole du singe. Subventionnée par Santé publique France et portée par SIS Association (Sexualités info service Association), la ligne téléphonique « Monkeypox info service » est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel). Dans les jours à venir, une campagne digitale sur la vaccination préventive et des outils pour le terrain également seront mis à disposition.

Un vaccin approuvé en Europe

Vendredi dernier, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé l’extension d’indication d'un vaccin contre la variole humaine à son utilisation contre la propagation de la variole du singe. Il s’agit du vaccin Imvanex, de la société danoise Bavarian Nordic, qui est approuvé dans l'UE depuis 2013 pour la prévention de la variole. La France préconise déjà, depuis le 8 juillet dernier, de vacciner les personnes les plus à risque , ainsi que les personnels de santé susceptibles d'être confrontés à la maladie.

 

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