Paris, France – Alors que l’épisode de canicule – avec des températures records sur l’ensemble du territoire, y compris dans des régions peu habituées à de telles chaleurs – que nous venons de vivre en juillet tire à sa fin, Santé Publique France dresse un tout premier bilan sanitaire au 19 juillet [1]. A ce stade et pour la période de vigilance, 2 décès en lien possible avec la chaleur ont été notifiés à SPF par l’inspection médicale du travail. Le premier a eu lieu en début d’épisode en Occitanie, le second durant la vigilance rouge canicule, en Bretagne.
Situation exceptionnelle
Rappelons que depuis le 12 juillet 2022, ce sont 85 départements qui ont été placés en vigilance orange dont 15 placés en vigilance rouge le 17 juillet, les 11 autres départements métropolitains ont été placés en vigilance jaune. Cela revient à dire que toutes les régions ont été concernées par une vigilance orange ou rouge à l’exception de la Corse depuis le début de l’épisode. « Par conséquent, 89 % de la population résidente métropolitaine a connu au moins un jour de vigilance jaune dont 16,5 % de la vigilance rouge » calcule SPF.
Cet épisode s’est caractérisé par des températures exceptionnelles mais heureusement de courte durée sur la côte Atlantique pour les départements placés en vigilance rouge. Il a également été inhabituel par sa durée pour certains départements du Sud (voir figure ci-dessous).
« Les impacts sanitaires constatés ici soulignent à nouveau que la chaleur est un risque majeur pour la santé et souligne la nécessité de mettre en place les mesures de prévention recommandées par le dispositif de gestion sanitaire des vagues de chaleur », signale SPF.

Passages aux urgences
L’analyse des recours aux soins d’urgences indique une augmentation dès le début de l’épisode avec des pics de recours constatés pour les journées du 15 et du 18 juillet pour l’indicateur sanitaire composite suivi dans le cadre du plan national de gestion des vagues de chaleur (hyperthermies, déshydrations et hyponatrémies).
Dans le détail, l’analyse de l’indicateur composite iCanicule, comprenant les hyperthermies, déshydrations et hyponatrémies a montré un nombre de passages aux urgences variant entre 200 et 260 entre le 11/07 et le 17/07 avec un pic le 15/07 (258 passages). La moitié de ces passages a concerné des personnes de plus de 75 ans (48 %), les personnes de 15-74 ans ont représenté 38 % de ces passages et les moins de 15 ans, 14 %. Autre façon de présenter ces résultats : la part des personnes présentant des symptômes en lien avec la chaleur (indicateur iCanicule), pour tous les âges, dans l’activité codée totale des services d’urgence est restée entre 0,40 % et 0,55 % entre le 11/07 et le 18/07. Elle a été toutefois plus importante chez les 75 ans et plus (entre 1,8 % et 2 % d’activité) entre le 14/07 et 18/07.
A ce stade de l’analyse (publiée par SPF le 19 juillet), « aucune évolution notable n’a été observée pour les recours aux soins d’urgence toutes causes » écrit SPF.
Consultations SOS médecins
Pour les consultations SOS médecins, entre 50 et 90 consultations ont été enregistrées pour l’indicateur iCanicule entre le 11/07 et le 17/07 avec un pic de 119 consultations le 18/07 (chiffre non consolidé). Les personnes de 75 ans et plus représentaient cette fois-ci 29 % de ces consultations, la répartition entre moins de 15 ans et 15-74 ans a été de 24 % et 46 %, respectivement.
La part de l’indicateur iCanicule tous âges dans l’activité codée totale de SOS médecins s’est situé, lui, entre 0,5 % et 0,7 % entre le 12/07 et le 17/07 puis a fortement augmentée le 18/07 avec un pic à 1,2 % de l’activité totale. « Cette augmentation s’est vue sur toutes les classes d’âges » commente SPF mais « plus particulièrement chez les 15-74 ans le 18/07 (1,03 %) et les pour les personnes de plus de 75 ans depuis le 17/07 (3,5 %) ».
Hospitalisations suite à un passage aux urgences
Le nombre d’hospitalisations suite à un passage aux urgences pour un symptôme en lien avec la canicule a été entre 100 et 160 entre le 11/07 et le 17/07, avec un pic d’hospitalisations le 15/07. Près des deux tiers de ces hospitalisations (63 %) ont concerné des personnes âgées de 75 ans et plus, et moins de 10 % des personnes de moins de 15 ans. Entre le 12/07 et le 17/07, 23 hospitalisations en soins intensifs et réanimation suite à un passage aux urgences ont été enregistrées pour l’indicateur iCanicule, 10 concernaient des personnes de 75 ans et plus et 12 des personnes de 15 à 74 ans.
Plus spécifiquement, dans les 15 départements placés en vigilance rouge canicule, les passages aux urgences et les consultations SOS médecins pour iCanicule ont également augmenté jusqu’au 18/07. La part d’iCanicule dans l’activité des urgences et de SOS médecins était plus importante dans les départements en rouge (0,84 % et 1,49 % le 18/7) que dans les autres départements.
A noter aussi, que d’après les chiffres communiqués par l’AP-HP le 20 juillet, une hausse significative de la fréquentation des services adultes a été enregistrée entre le 17 et le 18 juillet en Ile-de-France (+ 21,4% soit + 457 passages dont 19 patients de 75 ans et plus).
« Les effets de la chaleur pouvant avoir un impact sur la santé plusieurs jours après le pic, les retombées de la vigilance orange – canicule pourraient continuer à se faire ressentir sur les services d’urgences et les SAMU en cette fin de semaine », alerte l’AP-HP.
Suivez Medscape en français sur Twitter.
Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.
Inscrivez-vous aux newsletters de Medscape : sélectionnez vos choix
Crédit image de Une : Dreamstime
Actualités Medscape © 2022 WebMD, LLC
Citer cet article: Canicule : Santé publique France dresse un premier bilan - Medscape - 21 juil 2022.
Commenter