Saint-Denis – Saisie par la Direction Générale de la Santé, la Haute Autorité de Santé a actualisé la stratégie vaccinale contre la variole du singe. Face aux derniers chiffres d’infections et au profil des groupes les plus exposés au virus, la HAS recommande qu'une vaccination préventive soit proposée aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, aux personnes trans qui sont multipartenaires, aux personnes en situation de prostitution et aux professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle. Elle précise que la vaccination peut être envisagée au cas par cas pour les professionnels amenés à prendre en charge les personnes malades [1].
Pour faire face à l'apparition de premiers cas de Monkeypox en France, la HAS a recommandé le 20 mai dernier une vaccination réactive post-exposition des personnes dont le contact avec une personne infectée est considéré comme à risque d'exposition. Depuis, le nombre de cas a augmenté, avec 721 cas confirmés au 7 juillet, dont 473 en Ile-de-France. Les cas sont survenus essentiellement chez des hommes, et lorsque ces informations sont renseignées, dans 97% des cas, il s'agit d'hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et dans 75% des cas d'hommes déclarant avoir eu plusieurs partenaires dans les semaines précédant l'apparition des symptômes.
Plus à risque du fait des pratiques sexuelles ou de la profession
En prenant en compte différents éléments dont la difficulté à établir un contact tracing chez les personnes contaminées, et après avoir analysé les recommandations de différents pays étrangers, la HAS a décidé de recommander la vaccination contre la variole du singe en préexposition aux personnes les plus exposées au virus, à savoir :
Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ;
Les personnes en situation de prostitution ;
Les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux ;
En revanche, la HAS ne préconise pas, à ce stade, la vaccination en préexposition des professionnels de santé prenant en charge les personnes malades, considérant que les mesures d'hygiène habituelles et le port d'équipement de protection individuelle rendent le risque de contamination « très faible en pratique ». Néanmoins, la HAS recommande que cette vaccination puisse être envisagée « au cas par cas, selon l'exposition, l'existence de facteurs de risque individuels ou à leur demande ».
Schéma vaccinal
La HAS rappelle que le schéma vaccinal est constitué de deux doses, espacées de 28 jours, schéma réduit à une dose pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole. Les caractéristiques des deux vaccins disponibles (Imvanex® et Jynneos®) permettent leur interchangeabilité : la seconde dose peut ainsi se faire avec un vaccin différent de la première. Enfin, « un espacement des doses de plusieurs semaines pourra être envisagé en cas de tension d'approvisionnement des vaccins », précise la HAS.

Suivez Medscape en français sur Twitter.
Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.
Recevez nos newsletters spécialisées.
Crédit image de Une : Dreamstime
Crédit image texte : Santé Publique France
Actualités Medscape © 2022 WebMD, LLC
Citer cet article: Variole du singe : la HAS propose de vacciner préventivement les personnes les plus à risque d’exposition - Medscape - 8 juil 2022.
Commenter