Variole du singe : les dernières données françaises

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

7 juillet 2022

France Si l’OMS n’a pas jusqu’à présent considéré l’épidémie de variole du singe comme une urgence mondiale, il n’en reste pas moins que l’augmentation du nombre de cas dans les pays d’Europe – non endémiques – préoccupe. Les autorités de santé françaises, quant à elles, tiennent un décompte précis des cas survenant sur le territoire et mènent des campagnes d’information auprès des populations les plus concernées (via notamment le site sexosafe.fr). L’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a ouvert des centres de vaccination.

Données épidémiologiques françaises

Pour ce qui est des cas en France, au 05 juillet 2022 à 14h00, Santé publique France en avait recensé 577 confirmés dont une grande majorité (387) en Ile-de-France. Parmi ces cas, 3 femmes et 1 enfant ont été infectés par le virus de la variole du singe depuis le 7 mai 2022, date du premier cas détecté en France.

Les cas adultes sont âgés entre 19 et 71 ans avec un âge médian de 35 ans.

Les dates de début des symptômes s’étendent ente le 7 mai 2022 et le 01 juillet 2022. Ces cas ont été diagnostiqués en médiane 6 jours (entre 0 à 22 jours) après le début des symptômes.

Parmi les cas investigués, les lésions sont essentiellement dans une localisation génito-anale (78%), 73% présentent une éruption sur une autre partie du corps, 75% une fièvre et 72% des adénopathies.

Parmi les cas investigués, 29 sont immunodéprimés ; 149 sont séropositifs au VIH (27%) et aucun cas n’est décédé.

Qui sont les personnes concernées en France ? A ce jour, 97% des cas pour lesquels l'orientation sexuelle est renseignée sont survenus chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Parmi les cas pour lesquels l'information est disponible, 75% déclarent avoir eu au moins 2 partenaires sexuels dans les 3 semaines avant l'apparition des symptômes.

« La plupart des cas investigués déclarent ne pas pouvoir identifier la personne qui les aurait contaminés ; 100 sont des cas secondaires, c’est-à-dire ayant été en contact avec un cas de variole du singe dans les trois semaines précédant la survenue des symptômes », précise Santé publique France [1].

Diagnostic et dépistage

L’ARS Ile-de-France a indiqué mardi dernier sur son site la conduite à tenir face à des symptômes évocateurs pour diagnostiquer la maladie [2]. Dans un premier temps, il appartient au médecin sur la base d’un examen clinique « d’éliminer d’autres maladies à éruption cutanée comme la varicelle, le syndrome pieds-mains-bouche, un zona, la rougeole, les infections bactériennes cutanées, la gale, la syphilis et les réactions cutanées des allergies ».

La confirmation diagnostique de la variole du singe peut nécessiter une analyse biologique par l’identification du virus notamment par test PCR à partir d’un prélèvement de préférence cutané (biopsie ou écouvillon en frottant plusieurs vésicules) « et/ou bien nasopharyngé si la personne à une poussée éruptive dans la bouche ou la gorge ».

A savoir : Les professionnels de santé de ville qui reçoivent des patients présentant des symptômes évocateurs d’une infection au virus Monkeypox peuvent également appeler le SAMU-Centre 15 pour être appuyés dans la prise en charge de leurs patients. 

Une fois le diagnostic posé, l’ARS rappelle que la variole du singe est une  maladie à déclaration obligatoire auprès de l’ARS . « Les cas confirmés et probables sont ensuite interrogés par la cellule régionale de Santé publique France et de l’ARS afin d'identifier les personnes avec qui ils ont été en contact. Ces personnes sont ensuite contactées par les mêmes équipes afin de leur faire bénéficier d’un suivi et de les flécher vers une vaccination post-exposition. »

Traitements et vaccination

Une fois le diagnostic posé, en général seul un traitement symptomatique est nécessaire (stopper la fièvre, calmer les démangeaisons).

En cas de variole du singe, il est déconseillé de se gratter les lésions afin de ne pas se réinoculer le virus mais préconisé de les couvrir pour limiter les risques.
Attention, les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués en raison de la possibilité de survenue de complications infectieuses graves cutanée, pulmonaires, ORL neurologiques...

Dans de rares cas, un traitement antiviral ou par des immunoglobulines est mis en place après évaluation par un infectiologue.

Vaccination post-exposition

Une vaccination post-exposition avec un vaccin de 3e génération peut être proposée aux personnes identifiées comme contacts à risque ainsi qu’aux professionnels de santé exposés au risque sans mesure de protection individuelle. Le vaccin mis à disposition actuellement pour ces personnes en Ile-de-France est Imvanex®.

Le vaccin doit être administré idéalement dans les 4 jours après la date du dernier contact à risque et au maximum 14 jours plus tard selon le schéma recommandé par la HAS.

Plusieurs centres vaccinateurs sont identifiés en Ile-de-France (voir la liste). Ils sont communiqués aux personnes cas contact à risques, potentiellement éligibles à la vaccination, par l’ARS Ile-de-France lors de l’échange avec la cellule Contact tracing.

Ils peuvent également être sollicités directement par les personnes se sachant sujet contact à risque d’un cas confirmé pour évaluer l’indication de la vaccination.

Comment se transmet le virus de la variole du singe ?

Dans les pays endémiques, le virus de la variole du singe peut se transmettre de l’animal à l’homme mais aussi, dans les cas observés en France, d’un être humain à un autre.

La transmission entre humain (via un contact avec une personne infectée) peut se produire lors :

  • D’un contact prolongé (à moins de 2 mètres pendant 3 heures) au travers de sécrétions respiratoires (postillons et micro-gouttelettes projetés dans l’air lors d’un échange avec une personne) ;

  • D’un contact étroit et direct avec cette personne via les lésions cutanées (plaies, croûtes), les fluides corporels (sang, salive, sperme), ou les muqueuses (bouche, anus, orifices naturels produisant du mucus) ;

  • D’un contact avec des objets ou du linge contaminés par la personne.

Il existe aussi un risque possible de transmission de l'homme à l'animal.

 

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