Activité physique et diabète : quel que soit le type d’exercice, il faut bouger !

Pr Francesca Amati

Auteurs et déclarations

22 septembre 2022

Une session du congrès de l’EASD 2022, consacrée à l’exercice physique chez le patient diabétique et présidée par le Pr Francesca Amati (Lausanne, Suisse), [1] a été l’occasion de rappeler encore une fois l’importance d’encourager les patients à « bouger » : exercice de haute intensité par intervalles ou endurance constance, le matin ou le soir… les différences dans l’efficacité sur la sensibilité à l’insuline ne sont pas encore clairement établies, mais le bénéfice lui, est clair.

TRANSCRIPTION

Bonjour, je suis Francesca Amati, médecin (MD, PhD) et j'enseigne la physiologie de l'Université de Lausanne, en Suisse. Je suis diabétologue et physiologiste de l'effort. Dans la session de l’EASD, il s’agissait surtout des questions sur les modalités d'exercice ainsi que sur la fréquence des exercices. [1]

Se posait également la question de ce qui se passe lorsqu'on joint des exercices de type aérobique de la partie supérieure du corps et de la partie inférieure du corps. [2] En clair, même si on n'a pas encore assez de recul, on voit que faire des programmes d’exercices de haute intensité en intervalles [HIIT], par exemple en alternant 1 minute de rameur 4 fois après 4 minutes de pause, ou bien 1 minute de vélo stationnaire avec le même programme, permet d’obtenir une bonne réponse, c'est-à-dire que les gens deviennent plus sensibles à l'insuline et ont également une production d'insuline augmentée. Est-ce différent de l'exercice habituel, c'est-à-dire d'une endurance constante comme la marche rapide ? Ce n'est pas encore tout à fait clair. Mais l’important est que cela dépend de la préférence des patients. C’est pourquoi je pense que le message principal est le suivant : les deux modes d'exercice [HIIT ou endurance constante] sont bien, par contre, celui qui permettera de réduire le temps ou qui permettra à quelqu'un qui ne veut pas vraiment faire l'exercice, d'en faire, c'est celui qui est probablement le meilleur. Et le mieux, c'est que le patient ait du plaisir. Donc je dis à mes patients : « il faut faire du sport, et il faut le faire en réfléchissant bien, surtout si on est sous insuline. Il ne faut pas se dire qu'on ne peut pas faire de sport parce qu'on est sous insuline. Il faut faire le sport ou l'activité physique ou l'exercice que vous voulez, il faut bouger, surtout dans ce qui nous fera plaisir. »

La deuxième question que l'on peut se poser est : comment faire cette activité physique? Et là, on parle de chronobiologie. Mais la réponse n’est pas encore claire. Il y a des gens qui pratiquent très bien l'activité physique le matin, d'autres le soir. Est-ce qu'il y a un avantage par rapport à la glycémie ou par rapport à la gestion du diabète? Ce n'est pas clair. Par contre, là aussi, je dirais au patient « faites ce qui vous convient le mieux par rapport à votre horaire et surtout par rapport à votre profil glycémique. » Quelqu'un qui a un diabète de type 2, par exemple sans insuline mais sous médication orale, a peut-être intérêt à aller faire sa marche après un repas où par la contraction musculaire, c'est-à-dire par l'activité physique, la glycémie va descendre. On peut alors utiliser l'exercice comme thérapeutique, mais aussi comme prévention des complications

Surtout, dites à vos patients de bouger, parce qu'un petit peu, c'est toujours mieux que rien du tout. Merci.

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