France – Quel examen d’imagerie pratiquer face à une gonalgie chez l’adulte? La Haute Autorité de Santé (HAS) et le Conseil National Professionnel de radiologie et imagerie médicale (G4) ont élaboré des recommandations rappelant l'importance de l'examen clinique, l'intérêt des radiographies en première intention et ce afin d'améliorer la pertinence du recours à l'IRM – qui n’a rien de systématique pour ce symptôme [1]. La HAS et le G4 publient ainsi deux fiches (gonalgie non traumatique / gonalgie après un traumatisme) destinées principalement aux médecins généralistes et aux urgentistes. Ces fiches s'accompagnent d'un document d'information à destination des patients afin de répondre à leurs interrogations les plus fréquentes.
Le pourquoi de ce rappel
Très fréquente – elle concerne près de 25 % des femmes et 22 % des hommes –, la douleur au genou – gonalgie – peut être liée à différentes pathologies (dont l'arthrose) ou à un traumatisme. Afin d’en déterminer la cause et d’adopter la conduite à tenir la plus appropriée, à l'issue de l'examen clinique du patient, le médecin peut être amené à demander un examen d'imagerie. « Dans ce cas, le premier examen à réaliser est une radiographie », précise la HAS considérant que « souvent, cet examen d'imagerie suffit ».
Selon elle, « l'imagerie par résonance magnétique (IRM) est rarement nécessaire ». Elle connait pourtant une augmentation régulière de sa réalisation d'IRM depuis quelques années (6 % par an environ pour les membres inférieurs). Or, dans près de deux tiers des cas, le recours à cet examen n'est pas justifié et « contribue à l'encombrement des plateaux d'IRM qui peut être à l'origine de retard d'accès à l'imagerie pour des pathologies plus graves comme des cancers ».
Le diagnostic de la gonalgie est avant tout clinique
Le premier message de la HAS et du G4 est donc de rappeler l’importance de l’interrogatoire et de l’examen clinique. Plusieurs situations sont évoquées selon l’origine, traumatique ou non, de la douleur :
En cas de gonalgie non traumatique, l'examen clinique permet notamment d'éliminer une arthrite septique qui nécessite une ponction articulaire en urgence et une prise en charge en milieu spécialisé.
Pour la gonalgie qui survient après un traumatisme, il est préconisé de recourir à la règle d'Ottawa – encore mal connue sur le terrain – pour évaluer la nécessité de réaliser des radiographies si une fracture est suspectée.
Attention, prévient la HAS : la luxation fémoro-tibiale qui survient après un choc violent comporte un risque de lésion nerveuse et/ou artérielle. Dans ce cas, une hospitalisation est d'emblée nécessaire pour recueillir un avis chirurgical et réaliser au plus vite un angioscanner.
La radiographie en première intention
En cas de premier épisode de gonalgie (sans traumatisme) ou d'épisode de gonalgie inhabituel, il est recommandé de réaliser une radiographie en première intention.
Deux options se présentent alors, soit les radiographies montrent des signes typiques d'arthrose, et dans ce cas, l'IRM n'est généralement pas indiquée car elle ne va pas modifier la prise en charge du patient.
Soit les radiographies ne suffisent pas à expliquer l'origine de la douleur ou si elles mettent en évidence un autre problème que de l'arthrose, alors l'IRM ou d'autres examens d'imagerie comme une échographie ou un scanner peuvent être indiqués.
« Dans tous les cas, la répétition d'imagerie en cas de nouvel épisode de gonalgie chez un patient dont la pathologie est connue et qui a des symptômes habituels n'est pas recommandée » précise le communiqué.
Quand la gonalgie fait suite à un traumatisme, « c'est la situation clinique du patient qui détermine le besoin de recourir à l'imagerie » précise la HAS. « Si les radiographies montrent une fracture, un avis chirurgical est nécessaire. En l'absence de fracture, l'IRM peut être utile dans certains cas si une lésion des ménisques ou des ligaments est suspectée ».
Une fiche dédiée aux patients
En complément des 2 fiches destinées aux professionnels de santé, la HAS et le G4 publient un document à destination des patients. Il décrit concrètement ce qu’est la gonalgie et ses principales causes et explique pourquoi l'IRM est rarement nécessaire. Il apporte en outre des réponses à des questions telles que : comment se déroule la consultation ? Quand consulter un médecin en urgence ? Que faire pour soulager la douleur ? …
Dans tous les cas, il est préconisé aux professionnels d'informer leurs patients sur l'évolution possible de la gonalgie et la nécessité de consulter en cas d'aggravation des symptômes ou de nouveaux symptômes.
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Citer cet article: Gonalgie : la HAS précise les examens d'imagerie à réaliser - Medscape - 29 juin 2022.
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