Face au rebond de COVID-19, le gouvernement incite les plus de 60 ans à faire un rappel « dès maintenant »

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

23 juin 2022

France Sous l’action de nouveaux variants, essentiellement BA.4 et surtout BA.5, la France connait un rebond de cas de Covid-19. A la suite du Pr Jean-François Delfraissy, le gouvernement lance un appel à effectuer son 2ème rappel « dès maintenant » si l’on a plus de 60 ans avec ou sans facteurs de risque, pour anticiper une éventuelle nouvelle vague.  De son côté, Alain Fischer préconise, à titre personnel, le port du masque dans les transports en commun. Touchés, eux aussi, par la progression de l’infection, les américains s’apprêtent à vacciner les tout petits.

« Ça ne va pas assez vite  »

Face à une recrudescence des cas en France (voir encadré), comme au Portugal il y a quelques semaines ou aux Etats-Unis actuellement, le gouvernement se mobilise pour inciter les Français, et en particulier les plus fragiles, à réaliser un second rappel vaccinal (ou quatrième dose de vaccin) contre le Covid-19 qui présente l’avantage de limiter les formes graves de la maladie. Le 21 juin, le ministère de la santé a estimé lors d’un point presse que la vaccination n’allait « pas assez vite ». Rappelons que cette seconde dose de rappel vaccinal est accessible à toutes les personnes de 60 ans et plus, qu’elles aient ou non des comorbidités, aux immunodéprimés, au plus de 80 ans, ainsi qu’aux résidents en EHPAD et en USLD depuis le 14 mars 2022. « Ça ne va pas assez vite, il n’y a pas suffisamment de gens qui viennent se faire vacciner » s’est inquiété le ministère de la santé mardi dernier. Au 13 juin, « seulement 29,1% des 60-79 ans et 29,2% des 80 ans et plus éligibles à la seconde dose de rappel l’avaient effectivement reçue », signale Santé Publique France[1]. Les plus âgés sont donc appelés à recevoir leur 4ème dose « le plus vite possible pour passer un été et un automne sereins », incite le ministère.

 
Seulement 29,1% des 60-79 ans et 29,2% des 80 ans et plus éligibles à la seconde dose de rappel l’avaient effectivement reçue.
 

COVID-19 : un taux d’incidence en progression de 29%

En date du 23 juin, Santé Publique France mentionne une accélération de la circulation du SARS-COV-2 sur le territoire pour la troisième semaine d'affilée, avec un taux d’incidence en progression de 29% au niveau national et ce dans toutes les classes d’âge. En cause, la progression des sous-lignages BA.4 et BA.5 qui représentent respectivement 6% et 41% des séquences interprétables. Quant aux hospitalisations et admissions en soins critiques, elles sont en augmentation, en particulier chez les plus de 80 ans.

Ce nouveau rappel n’est pas une surprise : le mois dernier, la Haute Autorité de Santé avait dévoilé sa stratégie vaccinale pour les mois à venir dans laquelle elle recommandait « d’anticiper l'organisation d'une campagne de rappel vaccinal pour l'automne 2022 des populations les plus à risque de formes graves de la maladie (en particulier, les personnes immunodéprimées et leur entourage, les personnes de 65 ans et plus et/ou présentant des comorbidités à risque de forme grave). Elle recommandait d’ailleurs également « d'envisager la vaccination des professionnels de santé au regard notamment des futures données d'efficacité vaccinale contre les formes asymptomatiques de la maladie (question de l'efficacité contre la transmission de la maladie) ».

Le président du conseil scientifique Covid- 19, Jean-François Delfraissy, est lui aussi monté au créneau pour mobiliser autour de la vaccination. Interrogé sur Europe 1, il insistait dès samedi dernier sur l’importance pour les plus de 60 ans, de réaliser « une quatrième dose dès maintenant sans attendre le mois de septembre », avant d'expliquer que selon lui, on « ira probablement vers une quatrième dose pour l'ensemble de la population à l'automne » ajoutant même « on verra avec quel type de vaccin à ce moment-là ».

Remettre le masque dans les transports en commun

La remontée des cas suscite la vigilance de tous. A son tour, le Pr Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, chargé de conseiller le gouvernement, est intervenu ce mercredi sur France 2 pour recommander, à son tour, un rappel supplémentaire chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Ce deuxième rappel permet de « rattraper le niveau de protection obtenu après le premier rappel contre l’infection, mais surtout contre les formes graves, et ce pour plusieurs mois », a-t-il précisé. Jusqu’à l’automne, ces personnes « sont protégées à hauteur de 90% ».

https://twitter.com/telematin/status/1539499677112012804

Alain Fischer a, par ailleurs, estimé, à titre personnel, que remettre le masque dans les transports collectifs est « probablement raisonnable, certainement pour les personnes fragiles et probablement pour l’ensemble de la population. C’est une mesure de protection collective et en faisant le petit effort de porter le masque, on contribue à protéger les personnes fragiles ».

https://twitter.com/telematin/status/1539496909014028288

Vacciner les nourrissons aux Etats-Unis

Alors qu’ils connaissent eux aussi une recrudescence de cas, les Etats-Unis s’apprêtent à vacciner les tout-petits après que la FDA a donné une l'autorisation d’utilisation d’urgence des vaccins de Moderna et de Pfizer pour les nourrissons dès six mois. Lors de deux votes, les 21 experts ont unanimement estimé que les bénéfices de la vaccination des tout petits avec Moderna et Pfizer l'emportaient sur les risques.

Les injections pourraient commencer très prochainement, une fois que les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) auront également donné leur feu vert. Les experts des CDC se réuniront eux ce vendredi et samedi.

« Le dosage de ces vaccins a été adapté : il est d'un quart de celui des adultes pour Moderna (25 microgrammes, contre 100 pour les adultes), et un dixième pour Pfizer (3 microgrammes, contre 30) », indique France 24. La principale différence entre les deux produits est le nombre de piqûres nécessaires : le vaccin de Moderna sera toujours administré en deux doses à un mois d'écart. Celui de Pfizer se fera lui d'emblée en trois injections, deux doses n'ayant pas provoqué une réponse immunitaire suffisante. Les deux premières piqûres de Pfizer seront faites à trois semaines d'intervalle, et la troisième administrée huit semaines après la deuxième.

Selon une estimation préliminaire, le vaccin de l'alliance Pfizer-BioNTech s'est révélé efficace à 80 % contre les formes symptomatiques de la maladie, rapporte France 24. Mais ce chiffre est basé sur un nombre très réduit de cas positifs, a nuancé la FDA.

Le vaccin de Moderna s'est, lui, montré efficace à 51 % chez les bébés de 6 mois à moins de 2 ans, et de 37 % chez les enfants de 2 à 5 ans.

Concernant les effets secondaires, environ un quart des jeunes enfants ayant reçu Moderna ont développé de la fièvre, notamment après la deuxième dose. Elle retombait en général au bout d'une journée. Chez Pfizer, le taux de fièvre observé était, lui, comparable entre les enfants ayant reçu le vaccin et ceux ayant reçu un placebo, indique France 24.

 

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