France – Les personnes infectées par la variole du singe peuvent-elle transmettre la maladie aux animaux présents dans leur environnement ? Suite à l’augmentation du nombre de cas en Europe et notamment en France, l’ANSES s’est saisie de cette question. L’objectif ? Estimer s’il existe un risque de créer un réservoir animal et proposer des recommandations de prévention [1].
A noter qu’au Royaume-Uni, les autorités sanitaires ont émis récemment des recommandations visant à l’éviction et à la mise en observation des animaux de compagnie des cas confirmés[2].
A ce stade, les données sont limitées mais quelques espèces, notamment les lapins semblent sensibles au virus.
L’ANSES rappelle dans un communiqué[1] que le virus Monkeypox (MPXV) ou variole du singe est une zoonose endémique en Afrique du Centre et de l’Ouest, où le virus a été mis en évidence chez différentes espèces animales sauvages comme les écureuils, les rongeurs et quelques espèces de singes, « sans que le réservoir en ait été formellement identifié ».
Quid des animaux de compagnie ?
L’ANSES ajoute que « les données relatives à la réceptivité des animaux de compagnie vis-à-vis de la variole du singe sont très limitées voire absentes ».
En l’état des connaissances, quelques espèces semblent réceptives et sensibles à la variole du singe.
Il s’agit des lagomorphes, tels que les lapins ou les lièvres, en particulier les lapereaux.
Les sciuridés, dont les écureuils et chiens de prairie, semblent constituer possiblement la famille « la plus à risque de contamination par l’être humain. Toutefois, la détention et la vente de ces animaux n’est pas autorisée en France ces espèces étant inscrites sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne », précise l’ANSES dans son rapport. Notons qu’en 2003, une épidémie aux Etats-Unis a été attribuée à des chiens de prairie (Cynomys ludovicianus) vendus en animalerie.
« Les rongeurs de compagnie, comme les rats bruns, les souris, les cobayes ou encore les hamsters, semblent peu réceptifs au virus à l’âge adulte mais pourraient l’être pour les animaux les plus jeunes ».
Enfin, « les données sont absentes pour les furets et les chiens et concernant les chats, une seule étude sérologique existe avec des résultats négatifs. A ce stade, aucun cas clinique n’a été rapporté chez ces trois espèces ».
Recommandations
Pour limiter la diffusion du virus aux animaux de compagnie, l’ANSES recommande :
d’éviter au maximum les contacts entre l’animal et la personne infectée, idéalement en faisant garder son animal par une autre personne le temps de l’isolement ;
avant chaque contact avec son animal, se laver les mains, puis porter des gants et un masque à usage unique.
en cas d’apparition de signes cliniques chez leur animal de compagnie, quelle qu’en soit la nature et la cause, la prise en charge de l’animal devrait se faire avec quelques précautions. Il est recommandé au propriétaire de contacter son vétérinaire en précisant qu’il est lui-même (ou a été récemment) atteint de MPX, puis qu’une tierce personne amène l’animal en consultation.
« Dans l’attente de données complémentaires sur la sensibilité et la réceptivité des animaux de compagnie, la plus grande vigilance est recommandée aux vétérinaires recevant en consultation des animaux dont le propriétaire est symptomatique. Cela permettra de détecter d’éventuels signes précoces de passage du virus de l’humain à l’animal. Il faudra pour cela organiser un programme de surveillance impliquant les vétérinaires de terrain », conclut l’ANSES.
Une nouvelle expertise est attendue en fin d’année pour compléter ces premières données. Elle portera notamment sur le risque d’importation du virus par des animaux contaminés.
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Crédit image de Une : Dreamstime
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Citer cet article: La variole du singe peut-elle infecter les animaux de compagnie ? - Medscape - 20 juin 2022.
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