COVID-19 dans le monde : importante hausse des cas liée aux variants BA.4 et BA.5

L’équipe rédactionnelle

Auteurs et déclarations

16 juin 2022

International— En raison de l'évolution de la pandémie COVID-19, nous vous proposons une sélection d’actualités internationales couvertes par nos équipes éditoriales locales*.

EUROPE

En France, l'épidémie repart avec la propagation du variant BA.5. Le nombre moyen de nouveaux cas confirmés par jour était de 37 025 au 13 juin, soit une augmentation de 97% en une semaine (incidence 407/100 000). Par ailleurs sur la semaine, en moyenne, 489 nouvelles personnes ont été hospitalisées en soins classiques par jour (+20 % au 16 juin/semaine précédente) tandis que 56 nouvelles entrées en soins intensifs ont été enregistrées par jour en moyenne (+22 %/semaine précédente).

Cependant, à ce stade, les spécialistes ne sont pas inquiets : « On devrait passer l'été sans trop de problèmes de santé liés à cette pandémie [...] Si on suit le chemin du Portugal, ce qui est mon impression pour l'instant, on peut dire que ce pic a été beaucoup plus faible que les autres et qu'il a duré très peu de temps avec un impact hospitalier réel mais assez modeste », a commenté le professeur Frédéric Adnet (SAMU 93, hôpital Avicenne, Bobigny), pour Medscape édition française.

En ce qui concerne les vaccins, les laboratoires Sanofi-GSK ont annoncé lundi que leur candidat de rappel contre COVID-19 induit une forte réponse immunitaire contre les variants concernés, y compris Omicron.

En Allemagne, face à l'augmentation des infections COVID-19, le ministre fédéral de la santé Karl Lauterbach a conseillé aux personnes âgées et aux personnes vulnérables de faire un rappel de vaccination. L'effet estival observé jusqu'à présent lors de la pandémie s'estomperait cette fois-ci en raison de la forte transmissibilité des variants du virus actuellement en circulation (BA.4 et BA.5) et de la levée des gestes barrières.

Selon l'Institut Robert Koch (RKI), l'incidence nationale sur sept jours était de 472,4/100 000 mercredi matin (15 juin), soit presque deux fois plus qu'il y a une semaine.

Cette semaine, il a été estimé que BA.4 était responsable d'environ 15 à 16% des infections et BA.5 de 40 à 50%. Au cours des prochaines semaines, le BA.4 pourrait supplanter le BA.5. 

En Suisse, les chiffres sont à nouveau en légère augmentation depuis le début du mois de juin. Le nouveau sous-variant BA.5 du coronavirus Omicron en est probablement responsable. Selon les données disponibles, une bonne moitié de toutes les nouvelles infections au COVID-19 en Suisse sont désormais attribuables à ce nouveau variant du virus.

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a signalé mardi 14 juin 16 610 nouvelles infections par le SRAS-CoV-2 depuis la semaine dernière. 131 personnes ont dû être hospitalisées depuis mardi dernier (14 juin), et 6 personnes sont décédées.

Bien qu'aucune vaccination de rappel ne soit actuellement prévue en Suisse, elle peut être exigée à l'entrée dans certains pays. C'est pourquoi les vaccins de voyage seront à l'avenir disponibles mais non-remboursés dans les centres de vaccination désignés par les cantons, a indiqué le Conseil fédéral dans un communiqué de presse vendredi 10 juin.

En Autriche, l'incidence sur sept jours le mardi 14 juin était de 308,3 (semaine précédente 219,9). Les nouveaux variants BA.4/BA.5 sont également en augmentation  en Autriche. Actuellement, 531 personnes infectées par le COVID-19 sont hospitalisées. 43 d'entre elles sont prises en charge dans des unités de soins intensifs.

Au cours des 7 derniers jours, 16 044 doses de vaccin ont été administrées, soit 9,83 % de plus que la semaine précédente.

En Italie, même si le nombre de cas augmente (222 sur 100 000) ainsi que le nombre de patients qui ont besoin d'une assistance en soins intensifs (+6% au cours de la dernière semaine), le décret établissant la vaccination obligatoire pour toutes les personnes de plus de 50 ans n'a pas été renouvelé. A partir du 15 juin, la vaccination n'est plus obligatoire pour les plus de 50 ans (mais seulement pour les médecins, les infirmières et autres personnels de santé). Les masques ne sont obligatoires que dans les transports publics, mais plus dans les cinémas et autres espaces privés ou publics, y compris les écoles. Les masques ne sont plus obligatoires dans les avions afin d'harmoniser la réglementation italienne avec la réglementation européenne.

En Espagne, le dernier rapport du ministère de la santé montre une augmentation, pour la première fois en un mois, de l'incidence du COVID chez les plus de 60 ans de +11 points par rapport au rapport précédent, soit 590 cas pour 100 000 habitants au cours des 14 derniers jours. Le risque est toujours "moyen" selon la classification du ministère de la santé. Le taux d'occupation des unités de soins intensifs reste stable à 3,85 %.

Au cours de la semaine dernière, 78 589 infections et 325 décès ont été notifiés.

Par rapport aux autres pays européens, le Portugal a une incidence cumulée de COVID sur 14 jours supérieure à 960 pour 100 000 habitants et un R(t) inférieur à 1. L’incidence est considérée comme très élevée et avec une tendance à la baisse. Les données proviennent du rapport le plus récent de la Direction générale de la santé (DGS), publié le 8 juin. Par rapport à la semaine précédente (24-30 mai), il y a eu 15 479 cas d'infection en moins, mais 68 décès en plus. Le bulletin de la DGS indique que, lundi dernier (6 juin), 1 991 personnes ont été hospitalisées, soit 101 de moins que le même jour de la semaine précédente, avec 108 patients dans les unités de soins intensifs.

Selon les résultats d’une étude publiée dans le numéro du 9 juin de la revue scientifique Eurosurveillance, l'impact des confinements lors des 2ème et 3ème vagues au Portugal a été le plus prononcé après la fermeture des écoles.

ASIE

Le district de Chaoyang, à Pékin, en Chine, a connu la semaine dernière une épidémie de COVID-19 liée à un bar situé dans une zone de vie nocturne et de shopping. En réponse, les autorités ont ordonné trois séries de tests de masse pour contenir l'épidémie. 166 cas confirmés liés à ce foyer épidémique ont été rapportés.

L'Inde a signalé une augmentation des cas de COVID-19 au cours des derniers jours. Le 16 juin, 12 213 nouveaux cas ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, soit le nombre quotidien le plus élevé depuis le 26 février. Cependant, le nombre d'hospitalisations et de décès reste faible. Les grandes villes de Mumbai et Delhi rapportent respectivement à plus de 2000 et 1000 cas quotidiens.

Depuis le 10 juin, le Japon accepte à nouveau des touristes étrangers, qui doivent cependant se soumettre à une procédure complexe pour pouvoir pénétrer dans le pays. Le Japon envisage d’autoriser l’entrée de 30 000 visiteurs par jour (actuellement 20 000). Avant la pandémie, on comptait en moyenne 100 000 arrivées quotidiennes sur le sol japonais, selon le journal Le Monde .

AMERIQUE

La directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), Carissa F. Etienne, a appelé les pays à redoubler d'efforts pour atteindre l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'une couverture vaccinale de 70 % d'ici la mi-2022. À ce jour, 16 pays et territoires de la région ont déjà vacciné 70 % de la population éligible. La Colombie, les Bermudes et le Salvador suivent de près avec 65 %, tandis que 11 autres n'ont pas encore atteint une couverture de 40 %.

La semaine dernière, les pays de la région ont signalé plus de 1,2 million de nouveaux cas de COVID-19, soit une augmentation de 11 % par rapport à la semaine précédente. Il s'agit de la huitième semaine consécutive d'augmentation du nombre de cas.

Aux États-Unis, on a constaté une augmentation de 2 % des hospitalisations et de 4,2 % des admissions dans les unités de soins intensifs.

A noter que les conseillers fédéraux de la Food and Drug Administration (FDA) américaine ont recommandé à l'unanimité, lors d’un vote le 15 juin, l'utilisation des vaccins Moderna et Pfizer-BioNTech COVID-19 chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Le comité consultatif sur les vaccins et les produits biologiques connexes estime que les avantages de deux doses du vaccin à ARNm de Moderna l'emportent sur les risques pour les nourrissons et les enfants âgés de 6 mois à 5 ans (21 voix contre 0).

Le panel a ensuite voté par 21 voix contre 0 en faveur de trois doses du vaccin à ARNm de Pfizer-BioNTech chez les nourrissons et les enfants âgés de 6 mois à 4 ans.

Les cas au Mexique ont augmenté de 71% mais le nombre moyen de décès quotidiens liés au COVID-19 a diminué. L'Université nationale autonome du Mexique (UNAM) a estimé que le Mexique en est déjà à sa cinquième vague de COVID-19. Dans les prochains jours, les 5-11 ans pourront être vaccinés contre le COVID-19.

L'Amérique centrale a signalé une réduction de 32% des cas de COVID-19 et une diminution de 36% des décès. L'Amérique du Sud a signalé une augmentation de 20 % des cas, tandis que dans les Caraïbes, le nombre de nouvelles infections a augmenté de 3,7 %.

La tendance à l'augmentation des cas et des décès dus au SRAS-CoV-2 persiste au Brésil. La moyenne mobile sur sept jours au 14 juin était de 44 316, soit 69 % de plus qu'il y a deux semaines. La moyenne mobile des décès à la même date était de 161, le chiffre le plus élevé depuis le 7 avril. Par rapport à la moyenne d'il y a 14 jours, la variation était de 46%, indiquant une tendance à la hausse des décès pour le quatrième jour consécutif.

Les données du Réseau génomique de Fiocruz publiées lundi (13 juin) pour la période du 20 mai au 2 juin renseignent sur la caractérisation génomique de sept cas de co-infection SRAS-CoV-2 et virus de la grippe confirmés par RT-PCR en sus des 69 cas de réinfection déjà rapportés, dont 48 associés à une réinfection par Omicron. Les nouvelles données mettent en évidence le remplacement de la lignée BA.1 par la lignée BA.2 et l'augmentation de la détection entre les mois de mai et juin des lignées BA.4, BA.5 et BA.2.12.1.

AFRIQUE

Le nombre de cas de COVID-19 (24 422) a diminué dans la région africaine la semaine dernière (semaine se terminant le 5 juin, 2022), marquant une baisse de 25 % d'une semaine à l'autre. La majorité des nouveaux cas ont été signalés en Afrique du Sud, en Ethiopie, au Zimbabwe, en Tanzanie et en Namibie. Néanmoins, les décès associés au COVID-19 ont augmenté de 4 %.

Cinq pays (l'Éthiopie, Maurice, la Namibie, les Seychelles et le Zimbabwe) font l'objet d'une surveillance étroite en raison d'une incidence élevée ou d'une augmentation récente du nombre de nouveaux cas. Omicron reste le variant dominant dans la région, les sous-lignées BA.4 et BA.5, hautement transmissibles, étant largement détectées parmi les nouveaux cas. En ce qui concerne la vaccination, selon le CDC africain, 17,4 % de la population est entièrement vaccinée.

Selon une analyse de l'OMS, le nombre de décès dus au COVID-19 en Afrique devrait diminuer de près de 94 % en 2022, par rapport à 2021 qui a été l'année la plus meurtrière de la pandémie.

 

*Ont collaboré à cet article Aude Lecrubier (Medscape édition française), Claudia Bravo (Medscape en espagnol), Leoleli Schwartz (Medscape en portugais), Vanessa Sibbald (Medscape Royaume-Uni), Maria Baena (Univadis Espagne), Brenda Goodman (Medscape Etats-Unis), rédaction Coliquio (Allemagne), Daniela Ovadia (Univadis Italie), Pavankumar Kamat (Univadis pour l’Asie).

A noter :Ce tour d’horizon donne un aperçu de pratiques cliniques, recommandations, découvertes émergentes au cours de cette pandémie. De manière générale, toutes les informations concernant COVID-19 sont susceptibles de subir une actualisation avec l’avancée des connaissances. Les dates de publication des articles sont plus que jamais importantes. Certaines des informations ci-dessous peuvent également ne pas être en adéquation avec les directives des autorités sanitaires françaises. 

 

Suivez Medscape en français sur Twitter.

Suivez theheart.org | Medscape Cardiologie sur Twitter.

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....