Lille, France – Si le progrès des techniques utilisées pour opérer les enfants ont permis d’améliorer la morbidité post-opératoire, les indications de l’amygdalectomie ont, elles, peu évolué. Le congrès des sociétés de pédiatrie , qui s’est tenu à Lille du 1 au 3 juin 2022, a dédié une session à l’actualisation des recommandations par la Société Française d’Oto-Rhino-Laryngologie (SFORL) et de Chirurgie Cervico-Faciale (CCF).
Hypertrophie et troubles du sommeil
Si les indications d’origine infectieuse sont bien balisées (>7 épisodes infectieux sur la dernière année, ou >5/an sur les 2 dernières années, ou >3 /an sur les 3 dernières années), l’hypertrophie et les troubles du sommeil constituent l’autre pan des indications : il faut rechercher la présence de signes nocturnes et/ou diurnes évoquant un trouble respiratoire du sommeil, et l’interrogatoire des parents sur ce sujet a une excellente valeur prédictive. Il est nécessaire de rechercher une hypertrophie amygdalienne conduisant à une obstruction des voies aériennes supérieures (VAS) et engendrant un syndrome des hautes résistances des VAS ou syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAHOS), sachant que ces deux troubles peuvent aussi exister en l’absence d’hypertrophie (et inversement). La nasofibroscopie est particulièrement utile pour évaluer l’obstruction nasale et l’ampleur de l’hypertrophie dans la cavité. La polysomnographie, elle, n’est pas indispensable pour évaluer le SAHOS sauf cas particuliers (discordance entre la clinique et l’examen pharyngé, risque opératoire, obésité morbide, comorbidités…). Enfin, il existe aussi un certain nombre de situations dans lesquelles l’amygdalectomie n’est pas recommandée (hypertrophie unilatérale non évolutive) ou recommandée au cas par cas.
Exérèses partielles : moins douloureuses
Plusieurs approches chirurgicales sont envisagées pour réaliser l’amygdalectomie : cependant, la plupart des techniques utilisées jusqu’à présent reposaient sur des dissections sur le plan extracapsulaire. Progressivement, ces amygdalectomies totales ont été remplacées par des exérèses partielles qui sont moins douloureuses et ont un moindre risque hémorragique. Ainsi, des techniques intracapsulaires comme les microdébrideurs, les appareils de radiofréquence ou la coblation offrent le moyen de retirer progressivement le tissu et permet de ce fait une morbidité postopératoire réduite et un retour accéléré à une activité normale.
La prise en charge de l’amygdalectomie en ambulatoire est possible à condition qu’il n’y ait pas de contre-indication d’ordre médical (anesthésique, chirurgicale, …), que les critères sociaux soient remplis et que l’organisation de la structure permette cette prise en charge. La surveillance postopératoire doit veiller à la reprise alimentaire, la surveillance de la survenue d’un saignement, de vomissements, ou d’une douleur postopératoire, et leur traitement le cas échéant.
Malgré le succès du traitement sur les troubles obstructifs, certains enfants ne seront pas améliorés : il est nécessaire de refaire un bilan, envisager une polysomnographie et réaliser une endoscopie sous sommeil induit pour rechercher un élément qui perdurerait. Pour les autres, il existe un risque de reprise des troubles, à moyen ou long terme, notamment par repousse adénoïdienne ou amygdalienne. Une surveillance régulière sur les années qui suivent est donc recommandée.
Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
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Citer cet article: Actualisation des recommandations sur l’amygdalectomie de l’enfant - Medscape - 10 juin 2022.
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