
Diabète, obésité, cancer du sein, COVID-19 : de nouveaux résultats sur un possible lien entre ces pathologies et la vitamine D ont été récemment mis en ligne.
Prévenir le diabète de type 2 ?
De nouveaux résultats de l'essai prospectif DPVD [Diabetes Prevention with active Vitamin D] ont été publiés fin mai dans le British Medical Journal. [1] Incluant plus de 1200 participants japonais présentant une intolérance au glucose, l’étude montre que la supplémentation en vitamine D ne permet pas d’améliorer le taux de régression vers la normoglycémie par rapport au placebo. Dans un éditorial accompagnant l’article [2], la Dre Tatiana Christides estime que le nouvel essai est « bien mené, avec des critères de diagnostic rigoureusement définis et testés, et d'une durée suffisante, mais il est possible qu'il n'ait pas été suffisamment puissant pour détecter un petit effet ». Elle fait référence à une récente méta-analyse d’essais d'intervention, qui a montré une réduction significative de 10 % du risque de diabète de type 2 grâce à la supplémentation en vitamine D. Selon elle, il s'agissait « d'une différence trop faible pour être détectée par le nouvel essai... Et bien qu'une réduction du risque de 10 % soit modeste, elle peut être utile au niveau de la population et justifie une étude plus approfondie ».
Dysfonctionnement pancréatique dans le DT2 et l'obésité
Une étude distincte, qui n'a pas encore été examinée par des pairs, [3] a montré que les niveaux de 25-hydroxyvitamine D (25[OH]D) étaient inversement associés aux niveaux de glucagon et de peptide-C chez 4670 patients chinois atteints de diabète de type 2 et d'obésité abdominale. Le quartile le plus bas avait des taux de 25(OH)D ≤ 30,79 ng/mL ; le quartile le plus élevé, des taux ≥ 48,92 ng/mL. Chez les patients atteints de diabète de type 2 sans obésité abdominale, les taux de vitamine D étaient associés de façon inverse et significative à la glycémie à jeun, à l'hémoglobine glyquée, au glucagon et à la fonction des cellules bêta, après ajustement pour de multiples variables. Chez les patients atteints de diabète de type 2 avec obésité abdominale, les taux de vitamine D étaient associés, inversement et significativement, à l'hémoglobine glyquée, au glucagon, à l'insuline à jeun, au peptide C à jeun et à la résistance à l'insuline. Chez les patients souffrant de diabète de type 2 depuis peu et d'obésité abdominale, ceux dont les taux de vitamine D étaient plus élevés présentaient un rapport glucagon/peptide C plus faible, c'est-à-dire qu'ils avaient une meilleure homéostasie entre les cellules pancréatiques alpha et bêta, comparativement à ceux dont les taux de vitamine D étaient plus faibles.
Carence en vitamine D et surpoids
Une autre étude pré-print[4] portant sur le poids et la vitamine D a suggéré que les hommes en surpoids ou obèses étaient significativement plus susceptibles d'avoir des taux de 25(OH)D insuffisants, < 20 ng/mL (50 nmol/L), indépendamment des facteurs démographiques et du mode de vie. Ce phénomène n'a pas été observé chez les femmes. Comparativement aux hommes de poids normal, ceux en surpoids étaient plus susceptibles d'avoir une carence en vitamine D (OR ajusté, 1,2 ; p = 0,03), tout comme les sujets masculins obèses (OR ajusté, 1,4 ; p = 0,001), après ajustement sur l'âge, le sexe, le lieu de résidence, l'éducation, l'activité physique, la consommation d'alcool et le tabagisme.
Faibles taux de vitamine D et risque de cancer du sein
La carence en vitamine D pourrait également être associée au risque de cancer du sein chez les femmes latino- et afro-américaines, selon une nouvelle étude. [5] Les taux de vitamine D ont été mesurés à partir d'échantillons sanguins recueillies auprès 290 femmes noires/afro-américaines et 125 femmes hispaniques/latino-américaines non noires qui ont développé un cancer du sein, ainsi que chez des femmes exemptes de cancer (1084 noires/afro-américaines et 461 hispaniques/latino-américaines). Au cours d'un suivi moyen de 9,2 ans, les femmes ayant des taux circulants suffisants de 25(OH)D (20 ng/mL) présentaient un taux de cancer du sein inférieur de 21 % à celui des femmes dont les concentrations étaient inférieures à ce seuil, bien que le résultat ne soit pas statistiquement significatif (risque relatif [RR], 0,79 ; IC à 95 %, 0,61-1,02). L'association inverse était la plus forte chez les femmes hispaniques/latino-américaines (HR, 0,52 ; IC à 95 %, 0,29-0,93), et plus faible chez les noires/afro-américaines (HR, 0,89 ; IC à 95 %, 0,68-1,18 ; P pour hétérogénéité = 0.13).
Vitamine D et sévérité du COVID-19
Plus tôt cette année, la carence en vitamine D a également été liée à une probabilité accrue de développer un COVID-19 sévère ou critique. Dans une étude[6] basée sur les données des deux premières vagues de COVID en Israël, les patients présentant une carence en vitamine D étaient 14 fois plus susceptibles d'avoir une maladie grave ou critique. Le taux de mortalité chez ceux dont les niveaux de vitamine D étaient insuffisants, était de 25,6 % contre 2,3 % chez ceux dont les niveaux étaient adéquats. Ces différences étaient constantes même après avoir contrôlé l'âge, le sexe et les antécédents de maladie chronique des participants. Les autorités de santé de plusieurs pays ont recommandé une supplémentation en vitamine D pendant la pandémie.
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Citer cet article: Dans l’Actu : nouvelles recherches sur la vitamine D - Medscape - 10 juin 2022.
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