Monkeypox ou variole du singe : a-t-on des traitements efficaces ?

Nathalie Barres

8 juin 2022

France— Alors qu’au 7 juin, on dénombre 51 cas de variole du singe confirmés en France et près de 800 dans le monde, a-t-on des traitements efficaces ? Il semble que nous ne soyons pas complètement démunis face à cette pathologie. Le Haut Conseil de santé publique (HCSP) et la Haute autorité de santé (HAS) ont publié des recommandations thérapeutiques dès la fin mai.

Quels sont les traitements possibles ?

La prise en charge est avant tout symptomatique avec réhydratation, désinfection des lésions, prescription de paracétamol, antihistaminiques, d’antibiotiques en cas de surinfection.[1] La vaccination anti-variolique semble offrir une immunité croisée contre l’infection à Monkeypox. Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l’éradication de la variole en 1980.[2]

La  HAS  a recommandé dès le 24 mai 2022 la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale réactive autour des cas confirmés, c’est-à-dire chez tous les adultes en contact avec une personne infectée, y compris les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle. Cette vaccination doit être effectuée uniquement avec le vaccin de 3e génération, idéalement administrée dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard avec un schéma à deux doses (ou 3 doses pour les sujets immunodéprimés), espacées de 28 jours.3

De son côté, le Haut Conseil de la santé publique (HSCP) a recommandé dans son avis du 25 mai 2022 l’utilisation du tecovirimat en première intention, du fait de sa disponibilité par voie orale et de sa tolérance, du brincidofovir en deuxième intention, sous réserve de disponibilité, et du cidofovir en troisième intention, en raison de ses inconvénients (voie injectable, forte toxicité rénale et hématologique ainsi qu’un potentiel effet carcinogène, tératogène et reprotoxique). Selon le HCSP, les immunoglobulines humaines anti-vaccine (VIG) doivent être réservées à des populations particulières, chez qui les antiviraux ne peuvent pas être utilisés, notamment les femmes enceintes, les jeunes enfants avec poids de moins de 13 kg.[4]

Comment agir en cas de suspicion ?

Le patient étant contagieux dès le début des symptômes et jusqu’à la guérison complète des lésions cutanées, il doit être isolé avec port d’un masque chirurgical, hygiène des mains et ses lésions doivent être couvertes. Les soignants doivent également se protéger des formes graves avec une protection des contaminations par voie aérienne et contact (masque FFP2, lunettes, gants si contact avec les lésions et tenue de protection – idéalement surblouse étanche et couvrante – ou tablier en cas de contact rapproché type toilette).

Les surfaces doivent être désinfectées avec un produit répondant à la norme 14476 et les déchets évacués selon la filière DASRI.

Une identification précoce des personnes contact à risque est organisée avec l’ARS.[1]

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

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