France – Dans l’optique – possible voire probable – de la résurgence d'un variant à l'automne, la Haute autorité de santé (HAS) a élaboré une stratégie vaccinale de lutte contre la Covid-19 en tenant compte de différents scénarios et recommande d'anticiper la vaccination des personnes à risque de développer des formes graves juste après l’été .
Anticiper l’automne 2022 : 3 scénarii
Même si les données actuelles semblent montrer une stabilisation de l'épidémie de Covid-19 en France, la HAS se montre prudente et postule qu’il « est fortement probable que la circulation du virus se réintensifie périodiquement ». C'est pourquoi, mieux vaut se tenir prêts. Echaudée, la HAS s'est « autosaisie » afin d'émettre des recommandations pour une campagne vaccinale à l'automne 2022 en prévision d’une nouvelle vague de Covid-19 qu’il s’agisse d’un variant déjà connu ou d’un nouveau. Ses objectifs restent, eux, identiques à ceux fixés depuis le début de l'épidémie : « réduire la morbi-mortalité associée à la Covid-19 et la diffusion de l'épidémie, maintenir les capacités du système de soin et les besoins vitaux de fonctionnement du pays ».
Etant données les incertitudes qui règnent autour de cette potentielle nouvelle vague, la HAS a pris le parti de s’appuyer sur trois scénarios – tels que décrits par l'Organisation mondiale de la Santé sur la circulation du SARS-CoV-2 en France durant les prochains mois.
Ceux-ci vont du plus au moins optimiste. Pour chacun d'eux, la HAS a établi une stratégie vaccinale adaptée, voir le tableau ci-dessous.
Cibler les populations à risque de formes graves et les professionnels de santé
Pour établir ses recommandations vaccinales pour l'automne 2022, la HAS a retenu le scénario d'évolution de la crise sanitaire qu'elle considère comme le plus probable : dans celui-ci, l'impact de la circulation du virus, toujours active, serait moindre « grâce une immunité durable et suffisante permettant de limiter les formes graves et les décès ». Néanmoins, des pics de transmission périodiques pourraient se produire en raison de l'augmentation de la proportion de personnes ayant une baisse d'immunité, ce qui rendrait nécessaire « l'administration périodique d'une dose de rappel vaccinal pour les personnes les plus à risques de forme sévère » écrit la HAS.
Par conséquent, la HAS recommande, à ce stade, d'anticiper l'organisation d'une campagne de rappel vaccinal pour l'automne 2022 des populations les plus à risque de formes graves de la maladie (en particulier, les personnes immunodéprimées et leur entourage, les personnes de 65 ans et plus et/ou présentant des comorbidités à risque de forme grave). « Elle recommande également d'envisager la vaccination des professionnels de santé au regard notamment des futures données d'efficacité vaccinale contre les formes asymptomatiques de la maladie (question de l'efficacité contre la transmission de la maladie) ».
Enfin, pour des raisons de mobilisation et de logistique, la HAS préconise de coupler cette campagne de vaccination contre la Covid-19 à celle de la grippe.
Quid des nouveaux variants ?
Faut-il adapter la vaccination aux nouveaux variants ? Oui, à supposer qu’on ait les vaccins et qu’ils aient été validés. « Dès que de nouveaux vaccins (notamment les vaccins bivalents et les nouvelles plateformes vaccinales) obtiendront leur autorisation de mise sur le marché (AMM), la HAS les évaluera, précisera leur place dans cette stratégie vaccinale et indiquera le cas échéant le type de vaccin à privilégier pour chaque population en fonction de ses caractéristiques propres », peut-on lire dans le communiqué.
La HAS se dit, par ailleurs, vigilante quant à deux sous-lignages BA.4 et BA.5 du variant Omicron hautement transmissible, mais à propos desquels « aucune augmentation de sévérité de l'infection causée par ces sous-lignages n'est attendue par rapport aux sous-lignages BA.1 et BA.2 présents actuellement sur le territoire ».
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Crédit photo de une : Dreamstime
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Citer cet article: Nouvelle vague COVID-19 à la rentrée ? La HAS prend les devants - Medscape - 25 mai 2022.
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