
Plusieurs données sur la maladie rénale ont fait l’actualité cette semaine, notamment les résultats d’une étude sur les risques associés à une trithérapie chez les patients hypertendus, des recherches sur les complications rénales liées aux traitements anticancéreux et des nouveautés récentes sur la prévention.
Traitements antihypertenseurs + AINS
L'association de trois médicaments ― un diurétique, un inhibiteur du système rénine-angiotensine ISRA (inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine IEC ou antagonistes des récepteurs de l'angiotensine ARA), et un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ― augmente le risque d’atteintes rénales. De nouvelles recherches ont permis d'identifier le mécanisme d’action (voir infographie).[1]
Les patients prenant cette triple combinaison ne développent pas tous des problèmes rénaux. Pour mieux comprendre le mécanisme responsable des lésions, les chercheurs ont utilisé des modèles informatiques et ont évalué les interactions. Leurs simulations suggèrent qu'un faible apport en eau, la réponse myogénique et la sensibilité aux médicaments peuvent prédisposer certains patients à développer une insuffisance rénale aiguë induite par cette combinaison de type "triple coup dur". Sans ces facteurs de risque supplémentaires, le risque n'était pas élevé lorsqu'un IEC et un AINS étaient combinés. En revanche, l'association d'un IEC, d'un diurétique et d'un AINS interrompt simultanément des mécanismes essentiels de régulation de la tension artérielle et du débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe).
Anticancéreux
Une étude préliminaire (qui n'a pas encore fait l'objet d'un examen par les pairs) a examiné les traitements contre le cancer colorectal les plus susceptibles d'entraîner des atteintes rénales aiguës.[2] Le coupable le plus important était la combinaison FOLFIRI + bevacizumab. Les facteurs de pronostic comprenaient un âge avancé, un faible indice de masse corporelle et une protéinurie au départ.
Dans les quatre régimes inclus, le DFGe médian des patients est passé de 90,9 mL/min/1,73 m2 au départ à 80,1 mL/min/1,73 m2 à 12 mois. C'est parmi les 97 patients recevant FOLFIRI + bevacizumab que le DFGe médian à 12 mois a le plus baissé, à 74,9 mL/min/1,73 m2. L'incidence des maladies rénales aiguës était la plus faible chez les patients traités par FOLFOX + cetuximab (2,1 %) et la plus élevée chez ceux qui ont reçu FOLFIRI + bevacizumab (19,2 %).
Dons de rein
Une étude récente a montré que les risques de maladie rénale sont faibles pour les donneurs de reins.[3] Selon la plus grande étude menée à ce jour sur les risques associés au don de rein par néphrectomie laparoscopique, le taux global de complications était inférieur à celui rapporté dans certaines bases de données plus importantes. Parmi les 3002 néphrectomies pratiquées sur des donneurs vivants, le taux global de complications était de 12,4 % (n = 371). La plupart étaient une infection ou une hernie liée à l'incision. L'incidence des complications majeures était de 2,5 % (n = 74). Parmi celles-ci, 15 étaient peropératoires, 12 étaient postopératoires jusqu'à la sortie de l'hôpital et 47 sont survenues après la sortie au 120e jour (toutes étaient des réopérations, dont 46 étaient liées à des problèmes d'incision).
Racisme
Selon une nouvelle étude qualitative, les anciens combattants Afro-américains atteints d'insuffisance rénale chronique (IRC) font état d'un stress émotionnel et physique causé par le racisme dans le milieu médical américain.[4] Les chercheurs ont interrogé 36 anciens combattants noirs atteints d'IRC qui recevaient des soins au centre médical Corporal Michael J. Crescenz Veterans Affairs. L'âge moyen des participants était de 66 ans, et les hommes représentaient 97 % du groupe d'étude. Les données qualitatives ont montré que ces anciens combattants présentaient des symptômes physiologiques (par exemple, des maux de tête) et des symptômes psychologiques de souffrance et de colère. Ils ressentaient également le besoin d'être hypervigilants lors des visites médicales, ce qui peut être le signe d'un trouble de stress post-traumatique.
Prévention
En dehors des établissements médicaux, certaines interventions peuvent être bénéfiques pour ralentir le déclin de la fonction rénale. Selon une analyse d'essais cliniques randomisés, un programme structuré d'activité physique d'intensité modérée et de force/flexibilité chez les personnes âgées (âge moyen ~79 ans) est bénéfique pour les reins.[5] Le programme a entraîné un déclin statistiquement significatif du taux de DFGe par cystatine C (DFGeC) par rapport au programme d’éducation thérapeutique seul (différence moyenne, 0,96 ml/min/1,73 m2) et une probabilité moindre de déclin rapide du DFGeC (OR, 0,79). Les patients du groupe d'intervention ont suivi pendant deux ans un programme structuré, partiellement supervisé, d'activité physique et d'exercices d'intensité modérée (force et souplesse). Ceux du groupe témoin ont participé à des ateliers hebdomadaires d'éducation sur la santé.
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Citer cet article: Dans l’Actu : la maladie rénale - Medscape - 27 mai 2022.
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