France – D'après l'Organisation Mondiale de la Santé, la vaccination contre la variole humaine serait efficace à 85% pour prévenir la variole du singe. Aussi, face à l'augmentation du nombre de cas, plusieurs pays européens ont annoncé avoir procédé à de premières vaccinations. En France, où l'on décomptait trois cas confirmés le 23 mai à 14 heures, la Haute Autorité de Santé s'est prononcée hier, mardi 24 mai, sur le sujet. Dans son avis [1], elle recommande la vaccination post-exposition des cas contacts, y compris les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle.
Depuis début mai, l'apparition de plusieurs cas de variole du singe ou Monkeypox hors des zones endémiques d'Afrique a conduit les autorités de différents pays à réfléchir à la stratégie à adopter pour réduire la transmission secondaire, c’est-à-dire interhumaine, du virus. L'inquiétude n'est pas tant liée à la dangerosité du virus – les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins et aucun décès a encore été signalé – qu'à la découverte simultanée du virus chez des personnes qui ne revenaient pas du continent africain.
Pour diminuer la transmission interhumaine, la France suit désormais une stratégie de vaccination réactive, tout comme le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Il s'agira de vacciner les adultes contacts à risque d'exposition au virus Monkeypox après investigation de l'ARS et de la cellule régionale de Santé publique France. Pour mémoire, l’infection à Monkeypox est une maladie à déclaration obligatoire au même titre que les autres orthopoxviroses. Tout cas suspect doit donc être signalé sans délai à l’ARS de la région concernée, qui mène une enquête.
Un vaccin de troisième génération contre la variole humaine
Que dit l'avis de la HAS ? « La HAS recommande la mise en œuvre d'une stratégie vaccinale réactive en post-exposition avec le vaccin de 3ème génération uniquement [...], administré idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard avec un schéma à deux doses (ou trois doses chez les sujets immunodéprimés), espacées de 28 jours ».
Pourquoi opter pour une vaccination rapidement après l'exposition ? La HAS a opté pour cette stratégie en considérant différents éléments, et en particulier la durée d'incubation de la maladie comprise entre 6 et 16 jours et les données précliniques préliminaires transmises par l'ANSM. Cette vaccination doit être réalisée avec un vaccin de troisième génération (commercialisé sous le nom Imvanex en Europe, et sous le nom Jynneos aux Etats-Unis) disposant d'une AMM européenne pour l'immunisation active contre la variole et d'une AMM aux Etats-Unis pour la prévention de la variole et du virus Monkeypox. Ce vaccin « présente un mode d'administration et un profil de sécurité beaucoup plus favorable que ceux des vaccins de 1ère et 2ème génération, tout en assurant une immunogénicité comparable », détaille l'avis. Cela dit, ce vaccin n'est autorisé qu'à partir de 18 ans et son utilisation est, faute de données, à éviter chez la femme enceinte.
Sont concernées par la vaccination post-exposition « les personnes adultes contacts à risque d'exposition au Monkeypox tels que définis par Santé publique France, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle ». Santé publique France définit les cas-contacts comme les personnes ayant eu un contact physique direct non protégé avec la peau blessée, ou ayant eu un contact non protégé pendant trois heures à moins de deux mètres. Concernant les mesures de protection spécifiques des professionnels de santé, la HAS indique qu'elles seront précisées dans un avis du HCSP attendu dans les prochains jours.
Reconnaitre les signes
Les premiers symptômes de la variole du singe commencent 5 à 21 jours après l'exposition : ce sont la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires, les maux de dos, le gonflement des ganglions lymphatiques, les frissons et l'épuisement. Une éruption cutanée peut se développer 1 à 3 jours après l'apparition de la fièvre, commençant souvent sur le visage, puis s'étendant à d'autres parties du corps, y compris les organes génitaux. L'éruption passe par différents stades, et peut ressembler à la varicelle ou à la syphilis, avant de former finalement une croûte, qui tombe ensuite. Lorsque les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses. La maladie, qui dure généralement deux à trois semaines, est le plus souvent bénigne.
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Crédit image de Une : BSIP
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Citer cet article: Variole du singe : la HAS préconise la vaccination des adultes cas contacts - Medscape - 25 mai 2022.
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