ACTUALISATION / France -- Le 22 septembre 2022, la HAS a accordé une autorisation d’accès précoce à la spécialité ZOKINVY (lonafarnib) dans l’indication « traitement de patients âgés de 12 mois et plus ayant un diagnostic génétiquement confirmé de syndrome de Hutchinson-Gilford (progéria) ou de laminopathie progéroïde présentant soit une mutation LMNA hétérozygote avec accumulation de protéines de type progérine, soit une mutation ZMPSTE24 homozygote ou hétérozygote composite. ».
Lonafarnib : avis favorable pour une AMM européenne exceptionnelle dans la progéria
Amsterdam, Pays-Bas, le 25 mai 2022 — L'EMA recommande d'accorder une AMM exceptionnelle au traitement par lonafarnib (Zokinvy®, EigerBio Europe Limited) pour les patients présentant un diagnostic génétiquement confirmé de syndrome de Hutchinson-Gilford (progéria) ou de laminopathies progéroïdes à partir de l’âge de 1 an.
La progéria est une maladie de « vieillissement prématuré » multi-systémique ultra-rare : 1 sur 4 millions de naissances avec une prévalence de 1 sur 20 millions d'individus vivants. D’après l’Inserm, en 2017, on dénombrait 3 cas en France, 25 en Europe et une centaine dans le monde. Les laminopathies progéroïdes sont des maladies génétiques encore plus rares.
La progéria est due à la mutation de novo (non présente chez les parents) d’un gène nommé LMNA.
La maladie peut être diagnostiquée par des tests génétiques, mais également sur la base d'un ensemble de caractéristiques cliniques, notamment une croissance limitée, des traits faciaux caractéristiques (menton fuyant et nez étroit et pointu, perte de cheveux et de graisse corporelle, dents encombrées, os petits et fragiles et raideur des articulations). La plupart des enfants meurent au début de leur adolescence en raison de complications cardiovasculaires graves (AVC, athérosclérose).
Il n'existe aucun médicament approuvé pour le traitement des enfants atteints de progéria ou de laminopathies progéroïdes.
Le lonafarnib est un inhibiteur spécifique de la farnésyltransférase (FTI). Il prévient la formation de progérine et de protéines de type progérine aberrantes dans les cellules, favorisant ainsi le maintien de l'intégrité et de la fonction cellulaires. De plus, les taux de progérine diminuent sous un traitement continu au lonafarnib. Les patients traités survivent plus longtemps, environ six mois de plus en moyenne. Le lonafarnib a été désigné comme médicament orphelin pour le traitement de la progéria le 14 décembre 2018. Il est administré aux patients sous forme de gélules deux fois par jour.
Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'EMA a fondé sa recommandation d'autorisation de mise sur le marché sur des résultats positifs, y compris l'augmentation de la durée de vie des patients traités par rapport aux patients non traités, de deux cohortes distinctes à un seul bras sur le bénéfice de survie. La taille de l'échantillon dans ces cohortes est très limitée compte tenu de la rareté de la maladie.
La plupart des patients des études cliniques ont présenté des effets indésirables modérés ou sévères au cours des 4 à 6 premiers mois de traitement. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient les vomissements, les nausées, la diarrhée, la fatigue, les infections des voies respiratoires supérieures, la diminution de l'appétit et les maux de tête.
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Citer cet article: La HAS accorde une autorisation d’accès précoce au lonafarnib dans la progéria - Medscape - 22 sept 2022.
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