France— Selon une vaste méta-analyse ayant inclus plus de 200 essais cliniques randomisés, la neurostimulation par stimulation magnétique transcrânienne (SMT) et/ou par stimulation transcrânienne par courant continu (ou direct, STC) offre une amélioration des symptômes associés à différentes pathologies de santé mentale, comme la dépression, ou certains symptômes liés à la schizophrénie[1].
La neurostimulation peut donc constituer une alternative intéressante lorsque la pathologie répond insuffisamment au traitement pharmacologique.
Pourquoi est-ce important ?
Parce que de nombreuses pathologies psychiatriques reposent sur des troubles de l’excitabilité neuronale, la neurostimulation cérébrale constitue une alternative intéressante aux approches pharmacologiques. Plusieurs méta-analyses ont compilé les données d’études cliniques randomisées dédiées, mais principalement autour de pathologies prises isolément. Cette méta-analyse est la première à proposer une vision d’ensemble des deux approches de neurostimulation, et de toutes les pathologies psychiatriques ayant fait l’objet de telles investigations.
Méthodologie
La méta-analyse a été conduite à partir des résultats d’une revue systématique de la littérature conduite sur toutes les études randomisées publiées sur le sujet jusqu’en avril 2021.
Principaux résultats
Au total, l’analyse a inclus 208 études cliniques rapportées dans 211 publications, dont 23% étaient à haut risque de biais. La plupart portaient sur des épisodes dépressifs chez des patients atteints de trouble dépressif majeur ou de troubles bipolaires (n=99), de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif (n=59) ou de troubles obsessionnels compulsifs (TOC, n=27). Le nombre d’études dédiées aux patients ayant des troublés liés à la consommation de substances, un trouble du stress post-traumatique (TSPT), des troubles anxieux généralisés (TAG), des troubles déficitaires de l'attention/hyperactivité ou un syndrome de Tourette était compris entre 2 et 10 selon la pathologie.
La stimulation magnétique transcrânienne apparaissait significativement plus efficace que la procédure leurre dans le traitement des symptômes de la dépression, du TAG, des TOC, du TSPT, ainsi que certains symptômes associés à la schizophrénie (symptômes négatifs, hallucinations auditives). La stimulation transcrânienne par courant continu apparaissait plus efficace que la procédure leurre pour les symptômes de dépression, les troubles d’usage de substances, et les symptômes négatifs totaux et hallucinations auditives dans la schizophrénie.
Sur le plan neurocognitif, l'amélioration de l'attention et de la mémoire de travail était décrite pour les personnes atteintes de schizophrénie sous stimulation transcrânienne par courant continu.
Les conclusions restaient comparables lorsque les études ayant le plus haut risque de biais étaient exclues de l’analyse.
« La neurostimulation par stimulation magnétique transcrânienne et/ou par stimulation transcrânienne par courant continu (ou direct, STC) peut être bénéfique aux personnes souffrant de divers troubles mentaux, en améliorant de manière significative les paramètres cliniques, y compris les déficits cognitifs dans la schizophrénie qui répondent mal à la pharmacothérapie », concluent les chercheurs.
Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
Crédit de Une : Dreamstime
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Citer cet article: Neurostimulation en santé mentale : une méta-analyse fait le point - Medscape - 23 mai 2022.
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