France – Alors que les cas de variole du singe se multiplient en Europe et en Amérique du Nord, un premier cas chez un homme de 29 ans n'ayant pas voyagé a été confirmé en Ile-de-France ce vendredi, indique la DGS. S'il n'y a, à ce jour pas de caractère de gravité associé à cette maladie, les autorités sanitaires des pays les plus concernées et l’OMS informent dès à présent sur les symptômes afin d’enrayer une nouvelle épidémie qui pourrait se propager de façon préférentielle dans les milieux homosexuels, si l’on s’en réfère aux cas actuels.
Royaume-Uni, Espagne, Portugal, Canada et Etats-Unis
La variole du singe est une maladie infectieuse émergente causée par un virus transmis par des animaux infectés, le plus souvent des rongeurs, selon le site de l’Organisation Mondiale de la Santé [1]. La variole du singe est souvent assimilée à une forme plus bénigne de variole, aussi appelée petite vérole, une maladie déclarée éradiquée en 1980, notamment grâce à une campagne de vaccination internationale pilotée par l'OMS. La plupart des cas de variole du singe dure 2 à 4 semaines, avec des taux de létalité pouvant aller jusqu’à 11 %, chez des patients non vaccinés, expliquait un expert du CDC en 2021. La présentation clinique est semblable à celle observée chez les patients atteints autrefois de la variole, mais moins grave (voir encadré).
Début mai, 7 cas de variole du singe ont été signalés au Royaume-Uni. Désormais, deux nouveaux cas sont venus s’additionner, l’un à Londres et l’autre dans le Sud-Est de l’Angleterre, ces derniers cas étant apparus de façon prédominante chez des personnes homosexuelles, bisexuelles ou des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) indiquait la UK Health Security Agency (UKHSA) le 14 mai [2]. Ces deux nouveaux cas n’avaient pas voyagé ni de liens avec un pays où l’infection est endémique – comme en République démocratique du Congo qui a dénombré 1088 cas d'infection au cours des 3 premiers mois de 2022 ou encore le Nigéria, à l’origine d’un cas importé aux Etats-Unis en 2021. Ils n’avaient pas non plus de connexion avec les cas précédemment confirmés.
Mercredi dernier, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire, indique France 24. Plus d’une dizaine de cas sont en cours d’investiguation au Canada, rapporte Radio Canada. Le cas d’un homme dans le Massachusetts – mais ayant récemment voyagé au Canada –, a été confimé par le CDC américain mercredi, selon CNN.
Se tenir en alerte face à toutes rougeurs ou lésions inhabituelles
Alertée, l’Organisation mondiale de la santé s’est saisi de la question. Lors d’une conférence de presse mardi dernier, Maria Van Kerkhove, expert du programme d'urgence sanitaire à l‘OMS a fait savoir qu’elle informait le bureau européen afin que « toute rougeur ou lésions inhabituelles sur n’importe quelle partie du corps, apparues plus particulièrement chez des HSH, fasse penser à la variole du singe comme diagnostic potentiel et conduise à des examens adaptés ».
L’UKHSA a, de son côté, précisé que le virus se transmet par contact étroit. Elle demande donc aux populations les plus à risque de réagir face à toute rougeur ou lésions inhabituelles sur n’importe quelle partie du corps, plus spécifiquement les parties génitales, et de contacter un service de santé en cas d’inquiétudes.
« La variole du singe n’a pas fait l’objet d’une description comme faisant partie des infections sexuellement transmissibles, bien qu’elle puisse se transmettre pendant des rapports sexuels, précise-t-elle. La transmission peut aussi avoir lieu lors d’un contact rapproché au travers notamment des vêtements ».
Pour la France, la DGS indique que « la vigilance est requise devant tout cas évocateur »et rappelle que l’infection à Monkeypox est une maladie à déclaration obligatoire au même titre que les autres orthopoxviroses. Tout cas suspect doit donc être signalé sans délai à l’Agence régionale de santé (ARS) de la région concernée.
Un vaccin ?
Aucun traitement curatif n'existe contre la variole mais « la vaccination contre la variole [humaine] est efficace à 85% pour prévenir la variole du singe », a précisé l'Organisation Mondiale de la Santé. Plusieurs pays d'Europe ont annoncé avoir procédé à de premières vaccinations. En France, la Haute Autorité de Santé devrait se prononcer sur le sujet ce lundi 23 mai.
Reconnaitre les signes
Les premiers symptômes de la variole du singe sont la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires, les maux de dos, le gonflement des ganglions lymphatiques, les frissons et l'épuisement. Une éruption cutanée peut se développer, commençant souvent sur le visage, puis s'étendant à d'autres parties du corps, y compris les organes génitaux.
L'éruption passe par différents stades, et peut ressembler à la varicelle ou à la syphilis, avant de former finalement une croûte, qui tombe ensuite.
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Crédit photo de une : Dreamstime
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Citer cet article: Variole du singe : apparition de nouveaux cas, dont 1 en France - Medscape - 20 mai 2022.
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