Quel maintien de la capacité cardiorespiratoire après réhabilitation cardiaque ?

Caroline Guignot

16 mai 2022

France— Chez les patients ayant eu un évènement aigu coronarien, le bénéfice cardiorespiratoire tiré d’une réhabilitation cardiaque (RC) est maintenu à 1 an pour la majorité des patients participants.

Ces données, issues d’une étude multicentrique française, clarifie le devenir des capacités physiques tirées d'un séjour en RC[1].

Pourquoi est-ce important ?

Malgré son bénéfice en termes pronostiques, le maintien du bénéfice de la réhabilitation cardiaque (RC) dans le temps des capacités cardiorespiratoires des patients est moins bien décrit. Étant donné l’importance de ce paramètre sur le pronostic en termes de morbimortalité, des chercheurs français ont évalué dans quelle mesure un programme de réhabilitation cardiaque permet de l’améliorer et de maintenir cette amélioration après 1 an.

Une étude multicentrique française

L’étude EMAP a été menée dans 16 centres français de réhabilitation cardiaque. Elle a inclus des patients ayant eu un évènement coronarien aigu et ayant suivi un programme de RC avec évaluation de la capacité cardiorespiratoire avant le début de la RC, à la fin de la RC, puis un an après. Durant ce programme, ils devaient participer à au moins 5 sessions d’entraînement physique et recevaient aussi un programme d’éducation thérapeutique.

Un bénéfice cardiorespiratoire maintenu

L’analyse a pu être conduite chez 259 patients (89% d’hommes, 60 ans d’âge moyen), pour lesquels le suivi à 1 an était disponible. Ils avaient eu majoritairement un syndrome coronarien aigu (77%) dans les 3 mois précédents, et 71% de ces patients avaient une fraction d’éjection ventriculaire gauche supérieure à 50%.

Au début de la prise en charge, la capacité à l’effort maximale des patients était de 110 watts (W) en moyenne. Ils ont participé en moyenne à 17 séances d’une durée moyenne de 122 minutes par session.

La capacité à l’effort maximale ensuite de 139 puis 144 W à l’issue du programme puis 1 an après (p<0,001), soit respectivement 6,4 et 6,6 MET (équivalent unités métaboliques) vs 5,3 à l’inclusion. L’augmentation était donc de 29% à l’issue de la RC et de 5% supplémentaires ensuite.

La comparaison des dynamiques au cours du temps montre que 63% des participants avaient maintenu ou amélioré à 1 an les progrès observés à l’issue du programme, tandis qu’ils étaient 28% à avoir perdu partiellement ce bénéfice. Les sujets restants (9%) avaient un résultat à 1 an inférieur à leurs capacités avant RC.

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

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