Etats-Unis : près de 60 % de la population aurait été infectée par le COVID-19

Damian McNamara

Auteurs et déclarations

28 avril 2022

Etats-Unis—Le pourcentage de personnes vivant aux Etats-Unis infectées par le COVID-19 est passé de 34 % en décembre 2021 à 58 % en février 2022, révèle une nouvelle étude des Centers for Disease Control and Prevention (CDC)[1].

« Je m'attendais vraiment à ce que nous voyions une augmentation... mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle augmente autant. Mais, nous suivons les données... et c'est ce qu’elles nous montrent », a indiqué l’auteure principale de l'étude, la Dr Kristie FR Clarke, lors d'une conférence de presse des CDC mardi.

Les chercheurs ont observé que la présence d'anticorps antinucléocapside (anti-N) provenant d'une infection antérieure variait selon l'âge. Le taux variait de 75 % chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans à 33 % chez les 65 ans et plus, par exemple.

Aussi, l'étude a montré que les anticorps anti-N étaient plus fréquents dans les tranches d'âge les moins vaccinées.

Ne pas abandonner la vaccination

Le fait que près de 60% des Américains aient des anticorps liés à une infection Covid antérieure n'est pas une raison de penser que les personnes ayant des antécédents de COVID-19 devraient bouder la vaccination, a déclaré la directrice des CDC, la Dr Rochelle P. Walensky.

« J’insiste sur le fait que nous encourageons à se faire vacciner ceux qui ont des anticorps détectables […] Il y a des réinfections. C’est important pour l’avenir », a-t-elle souligné.

« Avoir des anticorps induits par une infection ne signifie pas nécessairement que vous êtes protégé contre de futures infections », a précisé Kristie Clarke.

 
Avoir des anticorps induits par une infection ne signifie pas nécessairement que vous êtes protégé contre de futures infections
 

A noter que l'étude, publiée dans le rapport hebdomadaire sur la morbidité et la mortalité (MMWR) du CDC, n'a pas évalué le niveau de protection conféré par les anticorps induits par la vaccination contre le COVID-19.

Il convient également de noter que l'étude a examiné la présence ou l'absence d'anticorps anti-N, et non si certains niveaux étaient liés à une protection moindre ou supérieure.

Point de situation COVID aux Etats-Unis

La Dr Walensky a profité de la conférence de presse pour partager les derniers chiffres du COVID-19 aux Etats-Unis.

« Globalement, nous continuons à avoir des tendances mitigées. Les décès, heureusement, continuent de baisser avec une moyenne sur sept jours d'environ 300 par jour, ce qui représente une baisse estimée de 18% par rapport à la semaine précédente », a-t-elle rapporté.

Les admissions à l'hôpital restent également faibles, à environ 1500 par jour. « Mais, nous notons que pour la deuxième semaine consécutive, ils ont légèrement tendance à augmenter », soit une augmentation d'environ 9% cette semaine par rapport à la semaine précédente.

Le nombre de cas (44 000/j) reste « relativement bas » comparé à ce que nous observions il y a un mois. Bien que cela représente également une augmentation d'environ 25% par rapport à la semaine dernière. »

La Dr Walensky souligne que le nombre de tests positifs n’est pas une mesure aussi fiable qu’auparavant en raison de la forte utilisation des tests rapides à domicile.  Cependant, elle reste confiante sur le fait que les données des tests PCR, en particulier lorsqu’elles sont recoupées avec les informations de autres systèmes de surveillance - comme la surveillance des eaux usées et la surveillance des services d'urgence - fournissent une image fiable des tendances épidémiques à travers la pays.

En termes de variants,  le séquençage génomique continue de montrer la prédominance du variant Omicron. « Essentiellement, cent pour cent de ce que nous trouvons actuellement est Omicron », a indiqué la directrice des CDC. Le variant Omicron BA.1 représente environ 3 % du virus en circulation, le variant BA.2 représente environ 68 % et BA.2.12.1 représente environ 35 %.

« Nous commençons à peine à appréhender l'impact de BA2.121. Il semble qu'il pourrait avoir un avantage de transmission d'environ 25% par rapport au sous-variant BA2 », a-t-elle précisé.

Cet article a été initialement publié sur Medscape.com sous l’intitulé

Almost 60% of US Population Has Been Infected by COVID-19: CDC. Traduit par Aude Lecrubier.

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