France — Á l’occasion de la semaine européenne de la vaccination du 25 avril au 1er mai, l’Institut national du cancer s’inquiète de la faible couverture vaccinale contre les papillomavirus humains (HPV) en France et propose un espace digital et de nouveaux outils aux professionnels de santé pour convaincre les parents de faire vacciner leurs enfants[1].
Alors que la vaccination contre les HPV permet d’éviter jusque 90 % des infections à l’origine des cancers HPV induits, la couverture vaccinale n’est que de 37,4 % [2], bien en deçà de l’objectif de 80 %, à horizon 2030, fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers.
Pour augmenter la couverture vaccinale dans l’hexagone, l’INCa mise sur les médecins traitants et insiste sur le fait que les médecins généralistes jouent un rôle prépondérant dans l’incitation à la vaccination. Une enquête [3] menée en 2019 par l’Institut national du cancer et la Haute autorité de santé indique que 97 % des parents répondants déclarent suivre les conseils de leur médecin (60 % toujours et 37 % souvent) lorsqu’il recommande la vaccination, et 86 % l’identifient comme leur principale source d’information sur ce sujet.
Reste qu’il n’est pas toujours facile de convaincre. Alors que 96 % des médecins généralistes ayant répondu à l’enquête se disent favorables à cette vaccination, ils ne sont que 40 % à la proposer systématiquement dans la crainte d’un refus.
Les arguments clés pour répondre aux questions des patients
Sur un site dédié à la vaccination HPV, l’INCa a listé les 8 principales bonnes raisons de vacciner son enfant.
« Au cours de sa vie, environ 80 % de la population sera exposée à un virus HPV et 60 % des contaminations ont lieu pendant la première année de vie sexuelle. »
« Si la plupart des infections disparaissent spontanément (90 % disparaissent dans les 2 ans), celles qui persistent, surtout lorsqu’elles impliquent certains HPV à haut risque (16 et 18), peuvent engendrer des lésions précancéreuses et cancéreuses. »
2. Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont causés par les papillomavirus.
« Si les femmes sont les principales victimes de ces cancers (2 900 cancers concernent le col de l’utérus), plus d’un quart d’entre eux atteint les hommes. Il s’agit plus spécifiquement des cancers de l’oropharynx (1 060 cas incidents), de l’anus (360 cas incidents), de la cavité orale, du larynx et du pénis (plus de 300 cas incidents pour ces 3 localisations). »
« Les virus HPV sont aussi responsables des très fréquentes verrues ano-génitales qui dégradent sérieusement la qualité de vie. Ces verrues, bénignes mais récidivantes, touchent autant les hommes que les femmes (100 000 personnes par an) et leur prise en charge est particulièrement douloureuse. »
3. La vaccination contre les HPV prévient jusqu'à 90 % des infections HPV à l'origine des cancers.
4. L'efficacité des vaccins sur les lésions précancéreuses est aujourd'hui démontrée.
5. Les vaccins contre les HPV sont tout à fait sûrs.
« Depuis plus de 10 ans, plus de 300 millions de doses ont été distribuées dans le monde, dont plus de 6 millions prescrites en France. Les surveillances mises en place au niveau international et les résultats d’études spécifiques ont confirmé leur excellent profil de sécurité, reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le profil de sécurité des vaccins chez l’homme est similaire à celui observé chez la femme.
En France, une étude menée sur près de 2 millions de jeunes filles à partir des données de l’Assurance maladie a confirmé que ces vaccins n'entraînaient pas de sur-risque de maladies auto-immunes (MAI) et de sclérose en plaque. Les signaux identifiés dans cette étude, tels que le risque de syndrome de Guillain-Barré (SGB) ou de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, ont été investigués et n’ont pas été corroborés par les études comparables menées dans plusieurs pays. »
« D’un point de vue éthique, la vaccination des garçons est un élément qui contribue à réduire les inégalités hommes-femmes en matière de prévention en santé, en permettant aux jeunes garçons de participer à la baisse globale de la transmission des papillomavirus. Elle leur permet aussi de se protéger contre les maladies qui les concernent.
Concernant la population à risque des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les enquêtes récentes estiment la couverture vaccinale entre 15 et 18 % parmi ceux en âge d’être vaccinés. »
« S’il existe un dépistage pour les lésions précancéreuses et/ou les cancers du col de l‘utérus, ce n’est pas le cas pour les lésions précancéreuses et/ou les cancers de la vulve, du vagin, de l’anus et du pénis. »
Une campagne à destination des patients
Parallèlement à ces nouveaux outils destinés aux professionnels de santé, l’Institut national du cancer a lancé une campagne pour informer les parents sur cette vaccination. Cette campagne « On ne les protège jamais trop », renvoie vers les différentes sources d’information disponibles.

LA VACCINATION EN PRATIQUE
Qui ? |
Les enfants et les adolescents |
Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes |
---|---|---|
Quand ? |
De 11 à 14 ans révolus avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans révolus |
Jusqu’à 26 ans |
Comment ? |
De 11 à 14 ans : 2 doses (M0 et M6) ; |
3 doses (M0, M2, M6). |
En savoir plus
Pour votre pratique :
accédez à la rubrique « Les arguments clés sur la vaccination liées aux papillomavirus humain » ;
lire le dossier « Prévenir les cancers contre les HPV ».
Pour votre patientèle :
le dépliant d’information « La vaccination contre les cancers HPV » ;
l’espace d’information dédié « Vaccination contre les HPV ».
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Citer cet article: Vaccination HPV : quels arguments pour convaincre les parents ? - Medscape - 26 avr 2022.
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