Europe — Il est trop tôt pour envisager d’administrer une quatrième dose de vaccins à ARNm contre le Covid-19 (Comirnaty de Pfizer et Spikevax de Moderna) dans la population générale, indiquent les deux agences européennes l’ECDC (European Center for Disease Prevention and Control) et l'EMA (European medicine Agency)[1].
Toutefois, les deux agences ont convenu qu'une quatrième dose (ou deuxième rappel) peut être administrée aux adultes de 80 ans et plus.
D’après les agences, il n'existe actuellement aucune preuve que la protection vaccinale contre les formes sévères de la maladie diminue considérablement chez les adultes âgés de 60 à 79 ans non-immunodéprimés et donc « aucune preuve claire pour soutenir l'utilisation immédiate d'une quatrième dose ».
Pour étayer leur avis, les agences citent notamment une étude finlandaise qui a montré que chez les personnes âgées (70 ans et plus) avant et après l'apparition d'Omicron, l’efficacité vaccinale de Comirnaty restait bonne après le premier rappel : de 95 % 14 à 60 jours après la troisième dose versus 91 % et 76 % 14 à 90 jours et 91 à 180 jours après la deuxième dose, respectivement.
A noter que l’apparition d’un risque accru de maladie grave chez les personnes vaccinées et une situation épidémiologique qui se détériorerait pourraient conduire les agences européennes à revoir leur position.
Dans l'intervalle, les agences engagent les autorités nationales à prendre en compte les données locales pour décider d'utiliser ou non une quatrième dose chez les personnes à haut risque.
Alors que les campagnes de revaccination pourraient commencer à l'automne, les autorités ont prévu d’évaluer quel serait le meilleur moment pour administrer des doses supplémentaires, en tirant éventuellement parti des vaccins mis à jour.
Pour rappel, récemment, BioNTech/Pfizer et l'Agence européenne des médicaments (EMA) se sont affrontés sur la meilleure stratégie à suivre pour adapter les vaccins contre Omicron ou les variants qui pourraient suivre. Le laboratoire souhaitant privilégier un vaccin monovalent et l’agence européenne un vaccin plurivalent.
Les données sur les deuxièmes doses de rappel
Les données sur le rapport bénéfice/risque d’une quatrième dose sont préliminaires et proviennent en grande partie d'études observationnelles, souvent de petite taille, réalisées en Israël. Globalement, les données indiquent qu'un deuxième rappel administré au moins 4 mois après le premier rappel restaure les niveaux d'anticorps sans soulever de nouveaux problèmes de sécurité. Les données suggèrent également qu'un deuxième rappel offre peu ou pas de protection contre l’infection mais une protection supplémentaire contre les maladies graves, bien que la durée des bénéfices ne soit pas encore connue et que les preuves soient encore limitées.
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Citer cet article: Pas de 2ème rappel recommandé en population générale à ce stade, selon les agences européennes - Medscape - 8 avr 2022.
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