Borréliose de Lyme : la HAS publie un guide pour structurer le parcours de soins

Fanny Le Brun

29 mars 2022

France – En France, le taux d’incidence annuel de la borréliose de Lyme est de 91 cas pour 100 000 habitants. La Haute autorité de santé vient de publier un guide du parcours de soins destiné à la fois aux patients et à l’ensemble des professionnels de santé pouvant être impliqués dans la prise en charge de cette maladie vectorielle à tiques.

Pourquoi un tel guide ?

Les objectifs de ce guide sont de « réduire l’errance médicale et d’offrir à tous les patients la même qualité d’accès aux soins, en facilitant et en harmonisant leur prise en charge sur l’ensemble du territoire ».

En 2019, cinq centres de référence de prise en charge pluridisciplinaire des maladies vectorielles à tiques (CR MVT) ont été désignés et une trentaine de centres de compétences (CC MVT) spécialisés dans la prise en charge des cas complexes de suspicion de borréliose de Lyme ont été labellisés. Cependant, il restait à définir un parcours de soins ville-hôpital autour de ces structures : le guide qui vient d’être publié répond à ce besoin.

Un algorithme clair

Ce nouveau guide, élaboré avec un groupe pluridisciplinaire d’experts composé de professionnels de santé et de représentants d’associations de patients, précise le rôle de chacun et l’articulation entre les différents acteurs. Il s’appuie sur un algorithme clair qui indique, selon les situations cliniques, la conduite à tenir par les professionnels de santé, l’orientation médicale du patient ainsi que l’autosurveillance à réaliser par les malades eux-mêmes.

Une prise en charge en 3 niveaux

Afin d’harmoniser les prises en charge sur le territoire, ce guide propose une prise en charge en 3 niveaux, adaptée à chaque situation :

  • Niveau 1 : le médecin traitant assure la prise en charge des cas simples de borréliose de Lyme, caractérisés par un érythème migrant. À ce stade, la prise en charge se limite à un simple traitement antibiotique adapté, associé à une surveillance clinique. Une sérologie et des examens complémentaires ne sont pas nécessaires.

  • Niveau 2 : l’avis d’un médecin spécialiste ou d’un CC MVT est requis dans certaines situations moins évidentes : absence d’érythème migrant mais présence, dans les 6 semaines suivant une piqûre de tique, d’autres signes évocateurs (fièvre, signes dermatologiques, articulaires ou neuroméningés, radiculite isolée…). Le patient doit également être adressé à un CC MVT en cas d’échec thérapeutique et lorsque des examens complémentaires sont nécessaires pour confirmer le diagnostic. Selon les cas, le centre de compétences peut être sollicité pour un simple avis par téléphone, mail, courrier ou téléconsultation, ou encore se voir adresser un patient pour une consultation sur place.

  • Niveau 3 : les centres de référence des maladies vectorielles à tiques (CR MVT) interviennent pour les cas complexes qui nécessitent une expertise pluridisciplinaire ou en cas d’évolution défavorable après un traitement conforme aux recommandations ou encore pour inclure un patient dans un protocole de recherche.

La HAS rappelle qu’il est essentiel que la prise en charge se fasse conjointement avec le médecin traitant, surtout si le cas est complexe et nécessite l’intervention d’autres spécialistes. Elle renouvelle également dans ce guide les conseils de prévention et invite chacun à être attentif, par exemple en surveillant la zone piquée pendant au moins 1 mois à la recherche d’un érythème migrant et en partageant des photos des lésions avec son médecin traitant pour suivre leur évolution.

En 2019, près d’un tiers de la population a déjà été piqué par une tique

Dans le cadre du Baromètre santé 2019, les chercheurs de Santé Publique France ont réalisé une enquête téléphonique auprès d’un échantillon probabiliste de personnes âgées de 18-85 ans résidant en France métropolitaine. Les données ont été comparées aux résultats du Baromètre 2016 et publiées dans le BEH [2].

En 2019, 30% de la population a déclaré avoir été piquée par une tique au cours de la vie et 6% au cours des 12 derniers mois. Ces proportions étaient respectivement de 25% et 4% en 2016 (p<0,001). En 2019, 25% de la population se sentait exposée aux piqûres de tiques contre 23% en 2016 (p<0,001). La proportion de personnes ayant entendu parler de la BL a augmenté passant de 66% en 2016 à 79% en 2019, ainsi que la proportion de personnes se sentant bien informées (de 29% à 41%). Une part plus importante de la population déclarait appliquer les mesures de prévention contre les piqûres de tiques et ces mesures étaient plus appliquées par les personnes âgées de 55 ans et plus, par les femmes et par les personnes vivant en régions de haute incidence. SL

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

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