COVID-19 : la HAS recommande une seconde dose de rappel vaccinal pour les plus de 65 ans les plus à risque

Fanny Le Brun

Auteurs et déclarations

21 mars 2022

France—Alors que l’épidémie de COVID-19 semble repartir à la hausse, la Haute autorité de santé (HAS) vient de rendre un avis concernant l'intérêt d’une seconde dose de rappel vaccinal[1].

Une seconde dose de rappel pour les plus de 65 ans les plus à risque

L’objectif étant toujours de protéger les plus vulnérables face au SARS-CoV-2, la HAS recommande une seconde dose de rappel vaccinal pour les personnes de plus de 65 ans les plus à risque et qui le souhaitent : soit celles à très haut risque de forme sévère de la maladie, soit celles polypathologiques.

Parmi les arguments retenus :

  • Les dernières données épidémiologiques françaises montrent que ce sont toujours les personnes âgées de 65 ans et plus qui restent les plus à risque de développer une forme grave de la maladie et de décéder.

  • Les personnes ayant reçu une dose de rappel sont mieux protégées que celles ayant reçu uniquement un schéma de primovaccination, à la fois contre l’infection, les hospitalisations (conventionnelles et en soins critiques) et les décès hospitaliers.

  • La protection conférée par la dose de rappel commence à diminuer après 3 mois chez les personnes de 60 ans et plus.

  • Les données israéliennes, même si elles sont pour le moment limitées, montrent qu’une deuxième dose de rappel divise par 2 le taux d’infections confirmées et par 4 le taux de formes graves de la maladie, les données de tolérance étant rassurantes.

Cette vaccination doit être discutée dans le cadre d’une décision médicale partagée avec l’équipe soignante en prenant en compte la situation médicale individuelle. Notamment, la HAS estime qu’il n’y a pas lieu d’envisager une seconde dose de rappel chez les personnes ayant contracté récemment une infection à SARS-CoV-2 avec le variant Omicron, quel que soit leur âge.

Un intervalle de 6 mois à respecter

La HAS recommande de respecter un intervalle d’au moins 6 mois entre le premier et le deuxième rappel car :

  • L’efficacité vaccinale est encore bonne 3 mois après le premier rappel (>70% sur les hospitalisations) ;

  • Un rappel additionnel pourrait être nécessaire à l’automne et des rappels trop fréquents pourraient entraîner une diminution de l’adhésion de la population à la vaccination.

Quid des moins de 65 ans ?

La HAS rappelle qu’une quatrième dose de vaccin est d’ores et déjà recommandée pour les personnes immunodéprimées. En revanche, pour ce qui concerne la population générale, en considérant le recul encore limité sur la baisse dans le temps de la protection vaccinale d’un premier rappel et les incertitudes relatives à la persistance de l’efficacité d’un second rappel, ainsi que les enjeux d’acceptabilité par la population de campagnes de rappels successives et rapprochées, la HAS estime qu’il n’est pas pertinent de recommander actuellement l’administration d’une seconde dose de rappel.

La HAS considère qu’il est important de réfléchir à une stratégie vaccinale anti-COVID-19 de moyen et long terme prenant notamment en compte :

  • L’arrivée prochaine de nouveaux vaccins et de vaccins adaptés aux différents variants circulants ;

  • L’acceptabilité par la population ;

  • Les données immunologiques et cliniques disponibles.

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
 

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