France – Une augmentation du nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et d’infection grave à Escherichia coli a été signalée depuis début février 2022 [1]. Des investigations épidémiologiques et microbiologiques menées par Santé publique France et le Centre national de référence (CNR) E. coli de l’Institut Pasteur (Paris), ainsi que son laboratoire de microbiologie de l’hôpital Robert Debré (Paris) sont en cours [1]. A ce stade de l’enquête, aucune piste n’est exclue.
Une affaire qui n’est pas sans rappeler un épisode outre-Rhin datant d’une dizaine d’années, où Escherichia coli avait été responsable de plus d'une trentaine de décès par SHU chez des moins de 15 ans.
31 cas en cours d’investigation
Au 24 février 2022, 13 cas de SHU, liés à des bactéries Escherichia coli présentant des caractéristiques similaires, ont été identifiés (voir encadré). Ces cas sont survenus dans 5 régions de France métropolitaine : Nouvelle Aquitaine (5 cas), Hauts-de-France (3 cas), Ile-de-France (3 cas), Bretagne (1 cas) et Pays de la Loire (1 cas). Les enfants malades, âgés de 1 à 15 ans avec un âge médian de 8 ans, ont présenté des symptômes entre mi-janvier et mi-février 2022. Un enfant est décédé.
Cette observation a déclenché des investigations sur l’ensemble des cas de SHU pédiatriques signalés depuis le 1er janvier 2022 (31 en cours d’investigation à ce jour) sur le territoire national pour affirmer ou infirmer un lien entre ces cas. Ceci, afin d’identifier une éventuelle source de contamination commune et mettre en place les mesures appropriées.
Les investigations s’articulent autour de deux volets :
un volet épidémiologique, consistant à enquêter auprès des parents sur les expositions à risque de leurs enfants pour ce type d’infection, en particulier les aliments consommés, et le cas échéant, à tracer l’origine de ces aliments ;
un volet microbiologique visant à identifier la souche bactérienne ayant infecté chaque enfant, et à déterminer si ces souches présentent des caractéristiques similaires entre elles.
« A ce stade, l’investigation épidémiologique n’exclut aucune piste » précise le communiqué des autorités sanitaires.
Parmi les sources de contamination actuellement investiguées :
L’ingestion d’aliments contaminés consommés crus ou peu cuits ;
la contamination par les mains souillées portées à la bouche, après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement contaminé ;
le contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles.
Les symptômes liés au SHU
Le syndrome hémolytique et urémique est une maladie infectieuse le plus souvent d’origine alimentaire, rare en France, mais potentiellement grave. Ce syndrome est fréquemment causé par une bactérie appartenant à la famille des Escherichia coli (E. coli). Une infection par la bactérie E. coli se manifeste par de la diarrhée souvent accompagnée de sang, des douleurs abdominales et parfois de vomissements qui peuvent évoluer, après une semaine environ vers une forme sévère de l’infection.
Chaque année, entre 100 et 165 enfants atteints de syndrome hémolytique et urémique sont notifiés à Santé publique France qui a mis en place un dispositif de surveillance de cette maladie depuis 1996.
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Crédit photo de une : Dreamstime
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Citer cet article: 13 cas de SHU et infection à E.Coli en 1 mois: enquête en cours - Medscape - 7 mars 2022.
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