BA.2 progresse : faut-il s’inquiéter ?

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

28 février 2022

France, Suisse — La proportion du sous-lignage BA.2 d’Omicron augmente dans toute France depuis début janvier, même si à des niveaux différents selon les régions, selon Santé Publique France. Il représentait 4,8% des séquences Omicron de l’enquête Flash en semaine 4 (24/01), 9,5% pour Flash S05, 16% de Flash S06 et 27% de Flash S07 (du 14 au 20 février). Faut-il pour autant s’inquiéter ?

Pour répondre à cette question, le Groupe consultatif technique de l’OMS a examiné toutes les données actuellement disponibles.

A ce stade, même si le variant BA.2 est plus transmissible que BA.1 (l’Omicron initial), il ne semble pas responsable d’une recrudescence des cas de Covid-19 au niveau mondial.

Cette différence de transmissibilité semble être beaucoup moins importante, par exemple, qu’entre BA.1 et Delta

Cette différence de transmissibilité semble être beaucoup moins importante, par exemple, qu’entre BA.1 et Delta indique l’OMS qui ajoute  « au niveau mondial, la proportion de séquences signalées qui sont désignées BA.2 a augmenté par rapport à la sous-lignée BA.1 au cours des dernières semaines, mais la circulation mondiale de tous les variants serait en baisse ».

Même son de cloche du côté de la France. Dans sa dernière analyse de risque sur les variants émergents en date du 23 février, Santé Publique France indique que selon les études de modélisation BA.2 devrait bientôt devenir majoritaire en France mais que « les différences entre BA.1 et BA.2 ne semblent pas suffisantes pour modifier de façon substantielle la situation épidémique ».

Quel niveau de gravité ?

Les données disponibles à ce jour sont très préliminaires. Des résultats de laboratoire obtenus au Japon chez des hamsters sans aucune immunité contre le SARS-CoV-2 et publiées en pre-print montrent que BA.2 peut causer une maladie plus grave que BA.1.

Toutefois, les données de terrain sur la gravité clinique recueillies en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et au Danemark, où l’immunité conférée par la vaccination ou l’infection naturelle est élevée, n’ont pas montré de différence de gravité entre BA.2 et BA.1.

En Afrique du Sud notamment, en utilisant des bases de données nationales pour suivre les patients diagnostiqués avec Covid-19 du 1er décembre au 20 janvier, des chercheurs ont rapporté sur medRxiv (pre-print) que les taux d'hospitalisation étaient de 3,4 % pour les personnes infectées par l'Omicron d'origine et de 3,6 % pour les personnes atteintes d'infections BA.2 .

Aussi, parmi 3 058 patients qui ont dû être hospitalisés pour Covid-19, une maladie grave a été diagnostiquée chez 33,5 % des patients d'origine Omicron et 30,5 % des patients BA.2.

Face à l’ensemble de ces données encore très précoces, « l’OMS continuera de surveiller de près la lignée BA.2 dans le cadre du suivi d’Omicron et demande aux pays de rester vigilants, de surveiller et de signaler les séquences, ainsi que de faire des analyses indépendantes et comparatives des différentes sous-lignées d’Omicron », indique l’institution dans un communiqué du 22 février.

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