Infirmier en Belgique, Ihor Vitenko part demain pour aider en Ukraine

Sabine Verschelde

28 février 2022

Gand, Belgique – Infirmier en Belgique, Ihor Vitenko, âgé de 55 ans, a fait le choix de partir dès demain pour aider dans un hôpital militaire en Ukraine, son pays d’origine. Témoignage.

« C'est mon devoir »

Ihor Vitenko

Spécialisé dans le traitement des plaies, Ihor Vitenko vit en Belgique et travaille depuis 9 ans à l'hôpital AZ Jan Palfijn de Gand mais aussi dans son propre cabinet de soin des plaies à Heusden. « Depuis 2008, le soin des plaies est mon travail quotidien, et ma passion. ». Bien que vivant depuis 23 ans en Belgique, il a pris la décision de partir dès demain pour l'Ukraine, son pays d'origine. « J'y travaillerai dans un hôpital militaire, témoigne-t-il à Mediquality. Je n'ai pas le choix, c'est mon devoir. Je fais une collecte car il y a un manque criant de matériel médical et de médicaments là-bas. »

Ihor a été formé et a travaillé comme médecin en Ukraine, puis a suivi une formation d'infirmier en Belgique. Il a auparavant travaillé comme infirmier de référence en soins des plaies à l'hôpital Maria Middelares de Gand et travaille maintenant depuis 9 ans comme spécialiste du soin des plaies à l'AZ Jan Palfijn.

Demain 1er mars, Ihor partira pour l'Ukraine, avec des fournitures médicales appropriées à son exercice médical. « Les techniques que j'utilise pour le soin des plaies ne sont pas connues là-bas, donc ils n'ont non plus pas le matériel adapté. Il me manque encore de l'antiseptique et des analgésiques supplémentaires en ce moment. »

Hôpital militaire

Ihor a acheté deux camionnettes et une ambulance (grâce à l'aide de ses sponsors, le projet ukrainien Edegem et Child-Help vzw) qui l'accompagneront en zone de guerre. Il est le seul à avoir un profil médical ; les huit autres personnes qui l'accompagnent sont chauffeurs et techniciens. Trois chauffeurs iront jusqu'à la frontière avec l'Ukraine et reviendront ensuite, les cinq autres entreront dans le pays. « Deux infirmières avaient prévu de m'accompagner, leurs valises sont prêtes, mais ça ne se fera pas, c'est trop dangereux. »

Sa famille vit en Ukraine. « Mes parents vivent à l'ouest où il n'y a pas de base militaire, donc en principe c'est un peu plus sûr là-bas, mais il n'y a aucune garantie. Il y a beaucoup de stress là-bas à cause des sirènes qui hurlent sans cesse, témoigne-t-il. Le reste de la famille vit près de Kiev et a fui les bombes et les roquettes. Ma belle-mère et notre petit-fils se sont réfugiés chez mes parents et y restent pour le moment, si tout va bien, je les ramènerai de Pologne en Belgique. Pour l'instant, j'ai demandé un mois de congé sans solde, mais nous verrons comment la situation évolue. Mes parents ont décidé qu'ils resteraient en Ukraine. Ma mère, qui a vécu la Seconde Guerre mondiale, dit qu'elle a déjà tout vu et tout vécu. »

Ihor a prévu de s’installer dans un l'hôpital militaire en dehors de la capitale, qui est en première ligne. Pour l'instant il travaillera en deuxième ligne.  « Je vais là où on a le plus besoin de moi. On me connaît bien là-bas, j'y enseigne les techniques de soin des plaies depuis de nombreuses années. Ma femme reste ici en Belgique, mes enfants sont grands. Je dois aller aider, c'est mon devoir. Ma femme comprend et respecte ma décision, elle me soutient dans la préparation de mon voyage qui commence demain ; aujourd'hui, elle fait les derniers achats. »

Pour l'instant, j'ai demandé un mois de congé sans solde, mais nous verrons comment la situation évolue Ihor Vitenko

 

Cet article a initialement été publié sur le site MediQuality, membre du réseau Medscape.

 

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