Etats-Unis – APOLLO , une étude de phase I portant sur le SLN360, un petit acide ribonucléique double brin interférent (anti-sens) qui cible l'apolipoprotéine(a), a livré ses premiers résultats. Ils montrent que SLN360 réduit de 46 à 98% le taux de Lp(a), et de manière dose-dépendante. Ainsi, d'après la société Silence Therapeutics qui développe ce médicament, des réductions allant jusqu'à 81 % ont été maintenues jusqu'à 150 jours.
Dans le monde, une personne sur cinq présente un taux élevé de Lp(a). Cette caractéristique génétique est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Il n'existe actuellement aucun médicament approuvé dans la réduction sélective du taux de Lp(a), et ce dernier ne peut pas être modifié de manière significative par des changements d'hygiène de vie.
SLN360 est un pARNi conçu pour réduire la production de Lp(a) en utilisant le processus naturel d'interférence ARN de l'organisme pour cibler et réduire au silence l'ARN messager transcrit à partir du gène LPA dans les hépatocytes (chromosome 6).
L'étude APOLLO inclut actuellement 32 patients présentant des taux sériques de Lp(a) d'au moins 150 nmol/L et ne souffrant d'aucune maladie cardiovasculaire. Ils ont reçu une dose sous-cutanée unique de SLN360 (30 mg, 100 mg, ≤ 300 mg ou ≤ 600 mg) ou un placebo. Le suivi allait jusqu'à 150 jours.
Aucun problème de sécurité cliniquement important n'a été identifié. Seuls des événements indésirables légers au niveau du site d'injection ont été rapportés, avec une intensité augmentant en fonction de la dose.
Le suivi de l'étude a été étendu à un an. Le recrutement de participants se poursuit dans la partie à doses multiples ascendantes, chez des patients présentant un taux élevé de Lp(a) et des antécédents confirmés de maladie cardiovasculaire athérosclérotique stable.
Les résultats détaillés de l'étude APOLLO seront présentés par le chercheur principal, le Dr Steven Nissen (Cleveland Clinic), lors d'une session Late breaking trial sur les études cliniques qui se tiendra le 3 avril prochain dans le cadre du congrès annuel de l'American College of Cardiology.
Notons que les ARN interférents intéressent de plus en plus les chercheurs et notamment les cardiologues. A ce jour l’intérêt de ces molécules en cardiologie a été montré pour l’amylose à transthyrétine mais aussi pour le traitement de l’hypercholestérolémie (anti-PCSK9).
Cet article est une traduction/adaptation par Claude Leroy d'un article de Patrice Wendling publié initialement sur Medscape.com, et intitulé Positive Topline Results for siRNA in Raised Lipoprotein(a)
Crédit image de Une : National Institute of Health
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Citer cet article: Premiers résultats positifs du pARNi pour réduire le taux d'apolipoprotéine(a) - Medscape - 22 févr 2022.
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