Décès hospitaliers et COVID-19 : Omicron tue désormais plus que Delta

Jean-Bernard Gervais

Auteurs et déclarations

2 février 2022

France — Selon les dernières données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le variant Omicron est désormais responsable de plus de décès hospitaliers que le Delta. Cette nouvelle tendance est aussi observée pour les personnes en hospitalisation conventionnelle et en soins critiques.

Omicron majoritaire à partir du 17 janvier

La dernière note de la Drees pose un constat implacable : le variant Omicron représente maintenant la majorité des nouveaux cas positifs Covid-19, des nouvelles admissions hospitalières, et des nouvelles entrées en soins critiques. La Drees rappelle également que les personnes non vaccinées sont surreprésentées « dans les événements liés au Covid 19 par rapport à leur part dans la population générale ».

Ces résultats, portant sur les données recueillies entre le 17 et le 23 janvier, ont pu être établis grâce au rapprochement entre les bases de données SI-VIC (hospitalisations), SI-DEP (tests), et VAC-SI (vaccination).

La Drees, pour arriver à ce constat, détaille dans un premier temps l'état des lieux des « tests et entrées hospitalières distingués entre variant omicron et Delta », puis commente l'estimation de la protection vaccinale selon l'âge, analyse ensuite la durée de séjour par variant, et enfin fait état de la répartition des tests et des hospitalisations selon le statut vaccinal ainsi que de l'évolution des tests et entrées hospitalières « à taille de population comparable selon le statut vaccinal ».

Omicron : 99% des nouveaux cas détectés

Pour ce qui est des tests, le variant Omicron représente, entre les 17 et 23 janvier, 99% des nouveaux cas détectés. En matière d'hospitalisation, sur la même période, le variant Omicron représente 88% des entrées en hospitalisation conventionnelle, et 79% des personnes entrées en soins critiques.

A noter que la croissance d'Omicron a été plus rapide pour ce qui est des infections, mesurées par le nombre de tests positifs, qu’en ce qui concerne le nombre d'hospitalisation ou de décès.

Omicron : 57% des morts ; décès majoritaires chez les + de 80 ans

Dans le même laps de temps, la majorité des personnes décédées à l’hôpital (57%) avaient été infectées par Omicron.

La Drees établit cependant une différence de taille entre les classes d'âge : les décès dus à Omicron entre les 17 et 23 janvier sont majoritaires chez les personnes de plus de 80 ans, mais ne représentent qu'un tiers des décès chez les 60 à 79 ans.

Pour les vaccinés complets sans rappel, Omicron est majoritaire parmi les décès par rapport à Delta. Pour les vaccinés avec rappel, « Omicron représente près des deux tiers des décès durant la semaine du 17 au 23 janvier ».

Omicron et l’efficacité vaccinale

Qu'en est-il de l'efficacité vaccinale contre Omicron ? Il faut distinguer le nombre de tests positifs, du nombre d'hospitalisations et de décès. Selon la Drees, sur les dernières semaines de 2021 et premières semaines de 2022, le nombre de test PCR positifs attribuables à Omicron a été supérieur pour les personnes vaccinées sans rappel que pour les personnes non vaccinées, à taille de population comparable.

Mais, il en va tout autrement en ce qui concerne les décès : sur la période allant du 20 décembre 2021 au 23 janvier 2022, le nombre de personnes décédées avec Omicron non-vaccinées est de 308 patients pour 10 millions de personnes, contre 183 patients vaccinés sans rappel, et 173 personnes vaccinées avec rappel.

Un variant moins dangereux

Quoi qu'il en soit, quelle que soit la classe d'âge, le variant Omicron apparait moins létal que le variant Delta : « les patients atteints par Omicron voient leur risque de décéder après être passé à l'hôpital réduit de moitié au moins dans la plupart des statuts vaccinaux et des classes d'âge ».

 
Les patients atteints par Omicron voient leur risque de décéder après être passé à l'hôpital réduit de moitié au moins dans la plupart des statuts vaccinaux et des classes d'âge.
 

Aussi, la durée du séjour avec Omicron est moindre qu'avec Delta : « La durée passée à l’hôpital apparait réduite de 11 % en médiane et de 14 % en moyenne pour les cas Omicron par rapport à ceux relevant de Delta. » La Drees prend ses précautions en ajoutant qu'avec le temps, ces estimations de durée de séjour peuvent être modifiées et revues à la hausse pour Omicron.

Si la  couverture vaccinale semble moins efficace contre Omicron que contre Delta, il n'en reste pas moins qu'elle permet d'éviter des hospitalisations, entrées en soins critiques et décès : « Entre le 20 décembre 2021 et le 16 janvier 2022, alors que les personnes non vaccinées représentent 8 % de la population âgée de 20 ans et plus, elles représentent 16 % des personnes testées positives par RT-PCR et déclarant des symptômes, 39 % des personnes admises en hospitalisation conventionnelle, 54 % des entrées en soins critiques et 46 % des décès. »

 
Entre le 20 décembre et le 16 janvier, alors que les personnes non vaccinées représentent 8 % de la population âgée de 20 ans et plus, elles représentent…46 % des décès.
 

Néanmoins, quel que soit le variant, « sur toute la période étudiée, le nombre de tests positifs pour 100 000 habitants comme le nombre de nouvelles hospitalisations demeure plus élevé́ pour les personnes non vaccinées que celles présentant un statut complet sans rappel ».

 

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