Vaccins anti-COVID : un sur-risque cardiovasculaire avec les vaccins à adénovirus

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

25 janvier 2022

Etats-Unis — Suite à la déclaration de cas d’HTA et d’événements cardiovasculaires après vaccination contre le Covid-19, une vaste étude de pharmaco-épidémiologie, EPI-PHARE, a été menée pour évaluer le risque cardiovasculaire associé aux vaccins contre l’infection au SARS-CoV-2.

Il en ressort que chez les adultes de 18 à 74 ans, dans les 3 semaines suivant l’injection, les vaccins de Moderna et de Pfizer ne sont pas associés à un sur-risque d’événements cardiovasculaires graves (hors myocardite et péricardite) contrairement aux vaccins à adénovirus (Vaxzevria et CovidJanssen).

« Les vaccins à ARNm contre le Covid-19 n’augmentent pas le risque d’infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral ou d’embolie pulmonaire chez les adultes de moins de 75 ans », indique le communiqué de presse du groupe EPI-PHARE [1].

Ces résultats confortent les données rassurantes obtenues lors d’une première analyse du groupe EPI-PHARE chez les personnes de plus de 75 ans ayant reçu des vaccins à ARNm.

En revanche, « les vaccins à adénovirus [désormais peu utilisés en France] apparaissent associés à une légère augmentation du risque d'infarctus du myocarde et d'embolie pulmonaire chez les adultes, dans les deux semaines suivant l’injection. Ces résultats corroborent ceux d'autres études internationales ».

Détails de l’étude « séries de cas autocontrôlées »

A partir des données du Système national des données de santé (SNDS), le groupe EPI-PHARE a colligé les données de l’ensemble des adultes âgés de 18 à 74 ans vaccinés ou non, admis à l'hôpital en France entre le 27 décembre 2020 et le 20 juillet 2021 pour un infarctus aigu du myocarde, un accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique, ou une embolie pulmonaire.

Un total de 18 232 cas d’embolie pulmonaire, 38 054 infarctus du myocarde, 27 626 AVC ischémiques et 10 040 AVC hémorragiques ont été dénombrés. En parallèle, parmi les 46,5 millions d'adultes de 18 à 74 ans de la population française, au 20 juillet 2021, 31 millions (67 %) avaient reçu au moins une dose d'un vaccin contre le Covid-19.

L’incidence des différents événements ne différait pas significativement entre les trois semaines suivant la première ou la deuxième dose des vaccins à ARNm (BNT162b2 et d'ARNm-1273) et les périodes de référence.

En revanche, l’incidence de l’infarctus aigu du myocarde était significativement plus élevée au cours de la première et de la deuxième semaine suivant l'injection de la dose du vaccin Janssen Ad26.COV2.S (IR 1,57 [IC à 95 % 1,02 à 2,44] et 1,75 [1,16 à 2,62], respectivement) que pendant les périodes de référence. Ces estimations sont toutefois relativement incertaines « en raison d'un nombre total de cas faible », indique le rapport.

Aussi, l’incidence de l’infarctus aigu du myocarde et de l’embolie pulmonaire était plus élevée au cours de la deuxième semaine suivant l'injection de la première dose du vaccin d’AstraZeneca ChAdOx1 nCoV-19 que pendant les périodes de référence. L’augmentation serait de l’ordre de 30%.

Les résultats corroborent ceux d'autres études internationales, notamment en Israël, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Ils ont été soumis pour publication dans une revue internationale à comité de lecture.

Signes d’alerte pour les personnes vaccinées

L’ANSM recommande à toute personne présentant des symptômes tels qu’un essoufflement (dyspnée), des douleurs dans la poitrine, des palpitations (battements cardiaques forts) ou un rythme cardiaque irrégulier de consulter rapidement un médecin.

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