France – A l’occasion du mois sans alcool « Dry January » 2022, aussi appelé « Défi de janvier » en français, la Ligue contre le cancer a lancé une enquête BVA pour faire le point sur la consommation d’alcool des Français[1].
Alors que l’alcool entraîne plus de 41 000 décès par an en France et qu’il est le 2ème facteur de risque de cancers évitables – il augmente le risque de cancers des voies aérodigestives supérieures, de l’œsophage, du foie, du sein et du côlon — l’enquête en ligne réalisée entre le 1er et le 6 et décembre 2021 auprès de 1000 français de plus de 18 ans et représentatifs de la population générale, montre que la consommation d’alcool dans l’hexagone est « banalisée » et, que pour certains, elle a été accentuée par la crise sanitaire.
L’enquête montre que 31% des Français dépassent les seuils limites recommandés par Santé Publique France, soit 2 verres par jour, pas tous les jours, ou 10 verres par semaine maximum. Ces-derniers boivent en moyenne plus de 12 verres d’alcool par semaine.
Les consommations à risque concernent plus les hommes (41%) et sont souvent associées au tabagisme : 44% des fumeurs déclarent une consommation d’alcool au-dessus des repères.
Les jeunes (18-24 ans) sont particulièrement exposés : 78% d’entre eux déclarent boire de l’alcool et 45% en consomment au-delà des recommandations.
L’enquête révèle également que l’impact de la crise sanitaire sur les comportements est flagrant. 17% des participants à l’étude estiment boire davantage depuis le début de la pandémie, un taux qui grimpe à 30% parmi les personnes ayant une consommation à risque et à 28% parmi les jeunes de 18 à 24 ans.
Les situations à risque
Arrivée du week-end, moments de convivialité, stress, déprime, coup dur et solitude sont les principales motivations à la consommation d’alcool.
« Si 10% seulement des Français déclarent qu’il est difficile de s’abstenir de boire la semaine, le chiffre grimpe à 22% le week-end. Cette proportion atteint 1 personne sur 3 parmi les fumeurs. Les gros buveurs sont, quant à eux, 50% à ne pas pouvoir résister à l’appel de la boisson lorsqu’arrive la fin de la semaine », précise la Ligue.
Les moments où il est difficile de s’abstenir de boire sont :
Les soirées entre amis pour 55% des Français
Les repas en famille pour 51%
Les événements professionnels pour 9%
Les moments de déprime pour 7%
Les situations de stress pour 7%
Après une mauvaise nouvelle pour 7%
Quand ils sont seuls pour 6%
Quand l’ennui arrive pour 6%
Aucun des événements cités pour 31%
« La consommation d’alcool pour faire face à des périodes difficiles – déprime, stress, mauvaises nouvelles, etc. – concerne une petite part de la population (7% des Français) mais représente une pratique plus courante parmi les personnes en recherche d’emploi, celles disposant de faibles revenus et celles dont la consommation d’alcool est excessive de façon générale. Le fait de boire pour contrer la solitude est plus présent parmi les Franciliens (10% vs 6% sur l’ensemble de l’Hexagone) », indique la Ligue contre le Cancer.
Dry January ou « Défi de janvier » : quelle notoriété ?
Globalement, les Français connaissent bien les recommandations de Santé Publique France (73%) liées à l’alcool mais la moitié des Français place spontanément le seuil de toxicité à 2 verres alors que celle-ci est avérée dès le premier verre, majorant les risques de cancers.
Interrogés sur le Dry January ou « Défi de janvier », 41 % en connaissent l’existence et les participants au sondage y voient un intérêt sur la perte de poids (89%), l’énergie (88%), la concentration (85%), les finances (84%), le sommeil (82%), les relations familiales (69%) et les relations professionnelles (66%).
En revanche, pour 29 % d’entre eux et notamment les gros buveurs (59%), il semble difficile de ne pas consommer d’alcool pendant 30 jours. Ceux qui pensent participer (35%) sont d’ailleurs surtout ceux qui ont déjà une consommation en dessous des repères recommandés.
Crédit photo de une : Dreamstime
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Citer cet article: Près d’un tiers des Français a une consommation excessive d’alcool - Medscape - 7 janv 2022.
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