Gérer une hypertension résistante : les points clés

Aude Lecrubier

Auteurs et déclarations

6 janvier 2022

Virtuel – Comment gérer une hypertension résistante ? Le Dr Aurélien Lorthioir (Centre hypertension, HEGP, Paris) est revenu sur les différentes étapes de la prise en charge de l’HTA ne répondant pas aux traitements, lors d’une session virtuelle de la 41ème Journée de l’hypertension artérielle (JHTA2021) [1].

L’orateur a rappelé que l’hypertension pouvait être qualifiée de résistante si le patient recevait 3 traitements dont un IEC ou un ARA2, un inhibiteur calcique et un diurétique à la dose maximale (ou dose maximale tolérée).

Eliminer une HTA pseudorésistante

Si une hypertension résistante est suspectée, il convient de vérifier qu’il ne s’agit pas d’une hypertension pseudorésistante. La mise en place de l’automesure ou de la MAPA permet d’écarter l’effet blouse blanche. « On va en trouver dans un cas sur 3 », a précisé le Dr Lorthioir. L’observance au traitement doit aussi être évaluée. Enfin, une HTA médicamenteuse ou toxique doit être éliminée grâce à l’interrogatoire. La consommation excessive d’alcool, d’AINS ou d’autres médicaments peuvent altérer le contrôle tensionnel.

Rechercher une hypertension secondaire

Une fois ce bilan réalisé, la recherche d’une hypertension secondaire peut débuter. Les principales causes sont l’hyperaldostéronisme primaire, la sténose de l’artère rénale, les néphropathies, l’insuffisance rénale chronique. Aussi, il existe des causes hormonales plus rares comme les phéochromocytomes (tumeur située des glandes surrénales provoquant une surproduction de catécholamines qui induisent une hypertension artérielle et d’autres symptômes), les paragliomes (la forme extra-surrenalienne du phéochromocytome) ou le syndrome de Cushing. Ces recherches nécessitent des examens complémentaires à réaliser en milieu spécialisé.

Comment améliorer le contrôle tensionnel ?

Une fois le diagnostic d’HTA résistante essentiel confirmé, pour améliorer le contrôle tensionnel, il est préconisé de renforcer les règles hygiénodiététiques (diminuer les apports en sel, augmenter la consommation de fruits et légumes, pratiquer plus de sport, éventuellement perdre du poids et limiter la consommation d’alcool).

« Tous ces efforts vont peut-être permettre de gagner quelques millimètres de mercure et on peut aussi gagner quelques millimètres de mercure en remplaçant l’hydrochlorothiazide (25 mg) par de l’indapamide LP 1,5 mg qui a une action plus efficace en particulier chez les patients qui ont un DFG >30 mL/min.

Chez les patients qui ont un DFG<30 mL/min, on dit classiquement qu’il faut préférer les diurétiques de l’anse même si des données récentes nous indiquent que les diurétiques thiazidiques ou apparentés ont une certaine efficacité », a précisé l’hypertensiologue.

En parallèle, l’ajout de la spironolactone (25 mg) fait consensus auprès des différentes sociétés savantes. Cet ajout sera réalisé uniquement si la kaliémie le permet (potassium <4,5 mmol/L) et si le DFGe n’est pas trop altéré (>45mL/min). La posologie peut être augmentée à 50 mg si l’effet tensionnel est insuffisant.

« Avec cette prise en charge, on arrive à mieux identifier les HTA résistantes et à pouvoir orienter la prise en charge efficacement. Lorsqu’il s’agit d’HTA résistantes essentielle, on peut contrôler un certaine partie d’entre elles en ajoutant la spironolactone », a conclu le Dr Lorthioir.

 

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