COVID-19 : la HAS recommande de vacciner dès à présent les enfants « fragiles »

Fanny Le Brun

1er décembre 2021

France – Alors que l’Agence européenne des médicaments (EMA) a autorisé le 25 novembre dernier l’usage du vaccin Comirnaty® de Pfizer contre le SARS-CoV-2 chez les enfants âgés de 5 à 11 ans, la Haute autorité de santé (HAS) vient de rendre un premier avis à ce sujet. Elle recommande d’ouvrir dès à présent cette vaccination à certains enfants de cette classe d’âge.

Quels sont les enfants concernés ?

La HAS recommande d’ouvrir la vaccination anti-Covid-19 aux enfants de 5 à 11 ans :

  • Ayant des comorbidités et étant à risque de forme sévère de la maladie et de décès : cela concerne un peu plus de 360 000 enfants en France,

  • Vivant dans l’entourage d’une personne immunodéprimée ou vulnérable non protégée par la vaccination et n’ayant pas pu être vaccinée : stratégie dite de « cocooning ».

Les comorbidités concernées sont : maladies hépatiques chroniques, maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu), maladies neurologiques, immunodéficience primitive ou induite par médicaments, obésité, diabète, hémopathies malignes, drépanocytose et trisomie 21, ainsi que les comorbidités identifiées chez les adultes comme étant associées à un risque de forme sévère de la maladie : cancer récent, maladie rénale chronique, handicap neurologique…

On peut noter que l’étude PANDOR a montré que 21 % des enfants de 0 à 17 ans ayant souffert d’une forme sévère de Covid-19 présentaient des comorbidités alors que ces enfants ne représentent que 6 % de leur classe d’âge. De plus, un premier travail conduit en Ile-de-France, incluant 106 cas de PIMS (syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique) lié au Covid-19, a quant à lui montré que 26 d’entre eux présentaient des comorbidités.

La HAS recommande également de « permettre aux médecins spécialistes d’organes et des maladies rares de proposer la vaccination au cas par cas, à partir d’une évaluation individuelle du bénéfice-risque de la vaccination, s’ils estiment que l’enfant est particulièrement vulnérable face à une infection par le SARS-CoV-2, sans attendre de données publiées spécifiques ».

Avec quel vaccin ?

La forme pédiatrique du vaccin Comirnaty® de Pfizer est le premier, et pour le moment le seul, à avoir obtenu cette extension d’indication chez l’enfant de 5 à 11 ans. Il contient une dose réduite d’un tiers par rapport à la forme utilisée chez les adultes et adolescents ≥ 12 ans (10 µg versus 30 µg).

Vers un élargissement à tous les enfants de 5 à 11 ans ?

La HAS se prononcera ultérieurement sur la pertinence d’élargir cette vaccination après avoir auditionné les parties prenantes. Les objectifs de ces auditions seront d’évaluer :

  • Le rapport bénéfice/risque individuel de la vaccination des enfants pour lesquels le risque de survenue de forme sévère ou de décès est faible au regard du risque possible de survenue d’effets indésirables rares (myocardites, péricardites),

  • Les bénéfices indirects de cette vaccination sur les plans psychologique, social et éducatif,

  • L’acceptabilité de la vaccination par les parents,

  • Les enjeux éthiques dans un contexte où la couverture vaccinale (rappel inclus) n’a pas encore atteint un niveau optimal dans toutes les classes d’âge.

La HAS prendra également en compte les données de vraie vie des différents pays ayant déjà ouvert la campagne vaccinale aux enfants de 5 à 11 ans, notamment l’efficacité en conditions réelles d’utilisation, dont celle sur la transmission, et les données de pharmacovigilance.

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

 

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....