SFDT1 : une cohorte de diabétiques de type 1 pour mieux comprendre les complications liées au diabète

Nathalie Barrès

Auteurs et déclarations

16 novembre 2021

France – La Fédération francophone pour la recherche sur le diabète (FFRD) vient de communiquer sur l’avancée du recrutement de la cohorte SFDT1 « Suivi en France de patients avec un Diabète de Type 1 ». L’ambition de cette cohorte est d’inclure 15 000 patients, adultes et enfants de plus de 6 ans vivant en France métropolitaine ou dans les DOM-TOM. En mars 2021, neufs centres avaient inclus 450 patients.

Objectif : mieux comprendre les déterminants des complications cardiovasculaires liées à cette population. Pour cela des données cliniques, biologiques, psychologiques et sociologiques seront collectées lors de consultations ou via des questionnaires en ligne avant d’être analysées.

Cette cohorte sera suivie 10 ans. Et grâce à l’accès aux données du Système national des Données de Santé (SNDS), tout événement de santé sur une période de 30 ans sera recueilli et comparé à une population sans diabète, appariée sur l’âge, le sexe et le lieu de résidence.

Pourquoi avoir lancé ce projet ?

Les données concernant les atteintes macro-angiopathiques des diabétiques de type 1 sont nombreuses. Des études ont montré une augmentation importante des évènements cardiovasculaires chez des diabétiques de type 1 sans facteurs de risque. De fait, des déterminants de complications macro-angiopathiques, non identifiés à ce jour, pourraient l’être via SFDT1. Cette étude permettra de mieux identifier le rôle potentiel des hypoglycémies, de la variabilité glycémique (ampleur des excursions glycémiques et intervalles de temps au cours desquels ces fluctuations surviennent), et de facteurs comme le stress oxydant, l’inflammation, le stress et la dépression sur le risque cardiovasculaire.

Quelles sont les données collectées ?

Les informations sur l’histoire individuelle du diabète seront collectées à l’inclusion, puis les données glycémiques, les complications micro- et macro-angiopathiques du diabète et les traitements renseignés à chaque visite de suivi.

Sang, urine, salive seront prélevés et stockés entre -20° et -80°. Des échantillons de cheveux seront également recueillis et une extraction d’acide désoxyribonucléique réalisée.

Habitudes alimentaires, observance thérapeutique, situation socioprofessionnelle/sociodémographique, anxiété et dépression, détresse en lien avec le diabète, et qualité de vie seront notifiées. Des questionnaires en ligne seront régulièrement transmis aux patients et les données générées par les dispositifs de mesure continue du glucose analysées. 

Existe-t-il déjà à travers le monde ce type de cohorte ?

Oui, d’autres pays ont initié le suivi de cohorte nationale pour mieux comprendre les complications liées au diabète, notamment la Finlande avec la « Finnish Diabetic Nephropathy Study » (DinnDiane), la Suède avec le « Swedish National Diabetes Register » (NDR), l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et le Luxembourg avec la « Diabetes-Patienten-Verlaufsdokumentation » (DPV) et les États-Unis avec le « T1D Exchange Registry ». 

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

Commenter

3090D553-9492-4563-8681-AD288FA52ACE
Les commentaires peuvent être sujets à modération. Veuillez consulter les Conditions d'utilisation du forum.

Traitement....