On désigne par prolapsus des organes pelviens, le glissement vers le bas, voire l’extériorisation d’organes pelviens. Les structures pelviennes qui peuvent être concernées sont l'utérus (prolapsus utérin) ou l'apex vaginal (prolapsus vaginal apical), le vagin antérieur (cystocèle) ou le vagin postérieur (rectocèle). Les femmes qui ont déjà accouché ― et notamment lorsqu’elles ont accouché plusieurs fois ― peuvent présenter un certain degré de prolapsus à l'examen ; cependant, la plupart des prolapsus ne sont pas cliniquement gênants en l'absence de symptômes pelviens spécifiques. Bien que fréquents, les prolapsus des organes pelviens peuvent être mis en évidence à l’examen sans que la femme se plaigne de symptômes en rapport. Dans ce cas, ils peuvent ne pas nécessiter de prise en charge chirurgicale.
Cependant, une extériorisation vaginale ou utérine au niveau de l'introitus ou orifice vaginal ou à travers celui-ci peut devenir symptomatique.
Environ 3% des patientes présentant un prolapsus pelvien se plaignent de symptômes gênants dans la vie quotidienne.
Les symptômes en lien avec les prolapsus des organes pelviens peuvent être les suivants :
Une sensation de plénitude ou de pression vaginale
Une douleur lombaire et sacrée en position debout
Des lésions vaginales superficielles dues à une ulcération du col de l'utérus ou du vagin qui dépasse.
Difficultés coïtales
Un inconfort dans le bas-ventre
Des difficultés mictionnelles et défécatoires (un coude anatomique de l'urètre peut entraîner une obstruction de la miction et une rétention urinaire.)
La prise en charge non chirurgicale (conservatrice) du prolapsus des organes pelviens a été précisée par la HAS dans ses recommandations 2021.
Les traitements conservateurs présentent globalement peu de risques de complications, ils peuvent apporter une amélioration significative sans avoir besoin de recourir à la chirurgie, ou être proposés en association, en complément ou en attente d’une prise en charge chirurgicale. La rééducation (pour les prolapsus de stade < 3) et l’utilisation d’un pessaire sont les deux prises en charge conservatrices non chirurgicales recommandées en première intention.
La rééducation améliore les symptômes du prolapsus génital (sensation de pesanteur pelvienne) et les symptômes associés au prolapsus génital (incontinence urinaire ou anale, besoins urgents urinaires ou anaux, troubles de la vidange vésicale ou rectale), la qualité de vie et le confort des femmes. Elle permet de favoriser le retour aux activités de la vie quotidienne.
Le rééducateur (masseur-kinésithérapeute, sage-femme) procède à un bilan diagnostique rééducatif initial afin d’adapter la prise en charge rééducative à la situation individuelle de la patiente. Par la suite, il adapte les techniques éducatives et rééducatives en fonction de l’évolution de la situation clinique et fonctionnelle.
Chez les patientes présentant une atrophie vulvo-vaginale ou un syndrome génito-urinaire de la ménopause associé au prolapsus génital, un traitement local (hydratant, lubrifiant ou faibles doses vaginales d’œstrogènes locales) a montré une efficacité sur les symptômes et peut être recommandé. Il n’existe, en revanche, aucune donnée permettant de recommander l’utilisation du laser ou de la radiofréquence dans la prise en charge du prolapsus génital.
Les pessaires sont des traitements efficaces sur les symptômes associés au prolapsus génital. Ils améliorent la qualité de vie. Leur efficacité sur les symptômes est immédiate et semble équivalente à celle du traitement chirurgical. La HAS recommande de proposer la pose d’un pessaire en première intention à toutes les patientes présentant un prolapsus génital symptomatique, quels que soient leur âge et le stade du prolapsus. En cas de rectocèle prédominante ou isolée, le recours à un pessaire est possible tout en sachant que l’efficacité est moindre. En cas d’échec d’un premier type de pessaire, d’autres types de pessaires peuvent être essayés et se révéler efficaces.
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Citer cet article: Quiz express : la santé vaginale - Medscape - 19 nov 2021.
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