Après cancer : une part importante des survivants n’est pas satisfaite de sa qualité de vie

Michael Simm

21 octobre 2021

A retenir

  • La perte de capacité physique, la fatigue et les troubles du sommeil étaient les trois plaintes les plus fréquentes des survivants d’un cancer quatre ans après le diagnostic.

  • Les problèmes sexuels étaient jugés comme étant les plus pesants et étaient principalement rapportés par des hommes après un cancer de la prostate.

Pourquoi est-ce important ?

  • La connaissance des problèmes à long terme et des effets tardifs du cancer chez les survivants de la maladie sont insuffisantes.

  • Plus de la moitié de tous les patients cancéreux en Europe survivent au-delà de cinq ans, ce qui pourrait nécessiter une refonte des normes en matière de soins.

Méthodologie

  • 2 508 patients provenant de 15 établissements de cancérologie allemands ont été inclus dans l’étude FiX environ deux ans après le diagnostic.

  • L’objectif principal de l’étude était d’évaluer les schémas, la gravité et l’impact de la fatigue.

  • Dans le cadre d’une enquête de suivi, remplie environ quatre ans après le diagnostic, les participants ont répondu à des questions concernant la gravité de 36 problèmes potentiels à long terme (nulle/faible/modérée/significative/extrême) et la qualité du suivi (bonne/modérée/mauvaise).

Principaux résultats

  • 76 % des patients (51 % d’hommes, moyenne d’âge de 65,8 ans) ont terminé le suivi à une médiane de 4,2 ans après le diagnostic.

  • Les problèmes les plus fréquemment rapportés avec un fardeau au moins modéré étaient les suivants : perte de capacité physique (40,7 %), fatigue (38,5 %), troubles du sommeil (36,6 %), problèmes sexuels (35,4 %), arthralgie (33,4 %), anxiété (33,2 %) et neuropathie (28,9 %).

  • Le problème à long terme jugé « extrême » le plus fréquemment rapporté concernait les problèmes sexuels (10,1 %), principalement par des hommes atteints d’un cancer de la prostate. Il s’agissait également du problème pour lequel la proportion la plus élevée de participants évaluait le suivi comme de mauvaise qualité (44,7 %), suivait le suivi reçu pour la fatigue (37,7 %), la neuropathie (35,9 %), les problèmes cognitifs (35,3 %), la prise de poids (34,7 %) ou les bouffées de chaleur/sueurs nocturnes (33,7 %).

  • La majorité des patients (51,3 %) estimait que le suivi pour la douleur était de bonne qualité.

Limites

  • Les participants provenaient uniquement de centres de cancérologie allemands. Les résultats pourraient différer dans les pays offrant différents systèmes de soutien.

Commentaire d’expert

« La recherche portant sur les survivants a pris du retard sur le développement de nouveaux traitements. Cette étude nous montre qu’un nombre étonnamment élevé de patients souffrent toujours de problèmes de santé significatifs plusieurs années après avoir été déclarés guéris. Leur insatisfaction vis-à-vis des soins proposés fait l’effet d’un électrochoc : nous devons accorder plus d’attention à ces personnes, et essayer de comprendre les mécanismes en jeu afin d’identifier les interventions qui pourraient les aider à mieux se rétablir. » Pre Dorothy Keefe, PDG de l’Agence nationale australienne de lutte contre le cancer, Cancer Australia.

 
Cette étude nous montre qu’un nombre étonnamment élevé de patients souffrent toujours de problèmes de santé significatifs plusieurs années après avoir été déclarés guéris.
 

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

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