Cardiologues français : qui sont-ils ?

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

11 octobre 2021

France – Qui sont les cardiologues français ? Quel âge ont-ils, où s’implantent-ils, quelle est la proportion de femmes, la relève est-elle assurée ? Le « Livre blanc sur l’insuffisance cardiaque » établi par le Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies (GICC) de la Société Française de Cardiologie dresse un état des lieux de la spécialité et fait des propositions [1].

43% des cardiologues ont 55 ans et plus

Les 6230 cardiologues (hospitaliers, activité libérale et mixte) représentent 2,9% des 217 107 médecins qui exercent de façon active en France, dont 3381 cardiologues ayant une activité de consultations à plein temps (dit actifs à part entière, selon la terminologie du Conseil national de l’Ordre, CNOM).

Selon les statistiques du CNOM au 1er janvier 2018, près de 43% d’entre eux ont 55 ans et plus (n = 2547) et 1469 cardiologues (23%) ont plus de 60 ans et seront à la retraite d’ici 5 à 7 ans. 5,7% ont déjà plus de 65 ans.

Disparités géographiques et risque de pénurie

Les chiffres font état d’une grande disparité en termes de répartition géographique et indiquent que le recours à un cardiologue va devenir de plus en plus problématique. Ainsi, dans le Lot, 70% des cardiologues ont plus de 60 ans. La Lozère (60%), la Guyane (57%) ou la Corse du Sud (54%) sont 3 départements où la situation est, elle aussi, compliquée.

Si, en général, les départements à forte densité et les grandes villes attirent plus les implantations médicales, le phénomène est flagrant chez les cardiologues. On note ainsi 1412 cardiologues en Ile-de-France, 674 en Auvergne-Rhône-Alpes et 202 en région Val-de-Loire. Pour autant, avec 6 cardiologues actifs à part entière pour 100 000 franciliens, la région parisienne n’est pas logée à meilleure enseigne que d’autres territoires compte-tenu de la densité de population.

La région PACA peut sembler mieux lotie avec 9 cardiologues actifs à part entière, mais la population y est aussi plus âgée.

La pénurie de cardiologues est déjà une réalité dans des régions comme la Bourgogne-Franche-Comté, la Bretagne, les DOM ou les Pays de Loire.

Faut-il s’attendre à une amélioration dans les prochaines années ? Pas vraiment. Avec moins de 180 étudiants en médecine admis à l’internat de cardiologie en 2019, la relève n’est pas assurée. Moins de 900 (entre 716 et 895) cardiologues exerceront dans les 4 à 5 prochaines années dont moins de 600 seront actifs à part entière, selon la définition du CNOM.

Une spécialité encore peu féminisée

La cardiologie reste la discipline la moins féminisée de toutes les spécialités médicales avec 28,2% de femmes. Ce déséquilibre est toutefois très marqué chez la génération des plus de 45 ans, avec un pic à près de 90% d’hommes chez les plus de 65 ans. Il devrait cependant s’annuler partiellement dans les années à venir, puisque les femmes représentent dès à présent plus de 40 % des cardiologues de moins de 40 ans.

A ce jour, l’exercice mixte semble avoir la préférence des cardiologues avec 59% des praticiens de cette spécialité ayant adopté ce mode d’exercice, contre 41% une activité libérale à part entière, et 33% une activité exclusivement salariée.

Propositions

Faisant le double constat d’une chute de la démographie médicale et d’une augmentation constante du nombre de patients, le Livre blanc fait des propositions:

  • Réorganiser le parcours de soin;

  • Créer de nouveaux métiers et les déployer en France pour lutter contre la désertification médicale;

  • Créer des postes d’infirmier.ere.s spécialisé.e.s dans l’insuffisance cardiaque (infirmier.e.s en pratique avancée et protocole de coopération);

  • Travailler en équipe spécialisée pluridisciplinaire spécialisée dans cette thématique CPTS et hôpital.

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