Vaccination anti-COVID-19 : la HAS préconise d’élargir la population éligible à une dose de rappel

Fanny Le Brun

7 octobre 2021

France — Aujourd’hui, alors que l'Agence européenne du médicament (EMA) vient de rendre un avis favorable pour l’utilisation du vaccin Pfizer en rappel chez les adultes en population générale, la Haute autorité de santé (HAS) recommande d’élargir le périmètre des personnes éligibles en France[1].

Dans son dernier avis du 23 août 2021, la HAS recommandait l’administration d’une dose de rappel vaccinal contre le Covid-19, à partir de 6 mois après une primovaccination complète, chez toutes les personnes de 65 ans et plus, ainsi que chez toutes les personnes présentant des comorbidités augmentant le risque de forme grave et de décès dus au Covid-19. Cette dose de rappel doit se faire par un vaccin à ARNm, quel que soit le vaccin utilisé au départ.

Tous les professionnels de santé concernés

La HAS recommande désormais d'étendre le rappel vaccinal anti-Covid-19 à l’ensemble des professionnels qui prennent en charge ou accompagnent des personnes vulnérables (professionnels de santé, du secteur médico-social et du transport sanitaire), quel que soit leur mode d’exercice, y compris bénévole, et quel que soit leur âge. Cela représente environ 3,5 millions de personnes pour lesquelles l’objectif est double :

  • Leur apporter la meilleure protection possible face au variant Delta car elles sont particulièrement exposées,

  • Protéger les personnes qu’elles prennent en charge ou accompagnent en limitant la propagation de la maladie.

Le Conseil nationale de l’Ordre des médecins plaidait depuis début septembre pour que ce rappel vaccinal soit accessible en priorité aux professionnels de santé (voir article COVID-19 : l’Ordre des médecins réclame un accès prioritaire au rappel vaccinal pour les professionnels de santé)

Une stratégie de « cocooning »

La HAS préconise également de proposer un rappel vaccinal à l'entourage adulte (plus de 18 ans) des personnes immunodéprimées. Cela représente entre 350.000 et 400.000 personnes. L’objectif est essentiellement de renforcer la protection des plus vulnérables face au Covid-19, dont font partie les immunodéprimés – chez lesquels la réponse immunitaire à la vaccination est souvent diminuée, rendant celle-ci moins efficace.

Quid de la population générale ?

La HAS considère que « l’amélioration de la situation sanitaire et les données encore limitées sur les conséquences d’un déclin de l’efficacité vaccinale au cours du temps chez le jeune adulte sans comorbidité ne justifient pas à ce stade de recommander l’administration d’une dose supplémentaire en population générale. La HAS souligne toutefois que l’administration d’une dose de rappel deviendra probablement nécessaire au cours des mois qui viennent ».

Comme à chaque fois depuis le début de cette pandémie, la HAS sera probablement amenée à revoir ses recommandations dès que des données nouvelles le justifieront, notamment si de nouveaux vaccins adaptés aux variants ou si des schémas vaccinaux différents deviennent disponibles.

La HAS souligne toutefois que l’administration d’une dose de rappel deviendra probablement nécessaire au cours des mois qui viennent.

Pourquoi cette dose de rappel ?

Les dernières études sur des données en vie réelle confirment la baisse progressive de l’efficacité vaccinale à partir du 6e mois après la primovaccination complète, quel que soit le vaccin administré et dans tous les groupes d’âges, même si son niveau diffère selon les groupes. La dose de rappel permet de relever l’efficacité vaccinale. Ainsi, des données en vie réelle chez les personnes de 60 ans ou plus vaccinées avec deux doses au moins cinq mois auparavant montrent des cas d’infection 11,3 fois moins élevés et des cas de forme grave 19,5 fois moins élevés parmi les personnes ayant eu une dose de rappel par rapport à celles n’en ayant pas bénéficié. Cette dose de rappel diminuerait également la charge virale et donc probablement la contagiosité des personnes développant une infection par le SARS-CoV-2.

Les premières données de sécurité en vie réelle, quoiqu’encore limitées en termes de recul, semblent montrer un profil de tolérance global de la dose de rappel comparable à celui observé après l’administration de la seconde dose de vaccin.

Une co-administration avec le vaccin anti-grippal

Pour les personnes éligibles à la fois au rappel vaccinal anti-Covid-19 et à la vaccination anti-grippale, la HAS recommande une co-administration des deux vaccins lorsque cela est possible.

 

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

 

 

 

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