France – La Haute autorité de santé (HAS) et le Conseil national professionnel de radiologie et d’imagerie médicale (G4) viennent de publier des recommandations faisant le point sur l’indication des examens d’imagerie dans les pathologies de la thyroïde [1].
L’échographie ne doit pas être systématique
Ces recommandations ont notamment pour objectif de réduire les échographies non pertinentes en cas de dysthyroïdies :
En cas d’hyperthyroïdie, il existe un recours à l’échographie presque systématique et parfois non justifié, alors que l’imagerie n’est pas utile en cas de maladie de Basedow dont la présentation clinique est typique. L’échographie et la scintigraphie sont en revanche indiquées dans les autres cas.
En cas d’hypothyroïdie, l’échographie n’est généralement pas indiquée, excepté dans quelques situations : nodule ou adénopathie palpables, présence de signes de compression qui entraînent une gêne pour avaler, respirer ou parler. L’échographie peut se discuter dans d’autres cas, par exemple lorsque la palpation est difficile ou lorsque le patient a un facteur de risque de cancer de la thyroïde.
Pas d’ablation des nodules sans cytoponction préalable
Les nodules de la thyroïde sont fréquents : ils touchent jusqu’à 50% de la population générale. D’évolution lente, ils sont bénins dans au moins 90% des cas. Pourtant, en cas de nodule, 2 ablations de la thyroïde sur 3 sont réalisées sans cytoponction préalable, ce qui conduit à pratiquer des thyroïdectomies pour des nodules bénins ne nécessitant pour la plupart qu’une simple surveillance. Ces nouvelles recommandations ont donc également pour objectif d’améliorer le recours à l’échographie pour caractériser les nodules et d’augmenter la réalisation de cytoponction avant toute chirurgie d’ablation. Un dosage de la TSH doit également être réalisé. Ainsi, il est rappelé que l’échographie est l’examen de référence pour caractériser le nodule et le classer dans le score EU-TIRADS qui permet d’identifier les nodules les plus à risque de malignité et de déterminer ceux qui doivent bénéficier d’une cytoponction. L’échographie doit être couplée à la scintigraphie en cas de TSH basse.
Au terme d’un bilan permettant de caractériser le nodule et d’évaluer le risque de malignité, sa prise en charge ne nécessite souvent qu’une simple surveillance. Il est donc important de réduire les thyroïdectomies qui ne sont pas pertinentes et qui entraînent des risques inutiles liés à la chirurgie et la prise d’un traitement hormonal à vie.
La HAS précise qu'« il est important que les médecins vérifient la qualité de l'échographie thyroïdienne réalisée grâce à des critères de qualité reconnus (notamment présence d’un schéma avec localisation de chaque nodule, description de chaque nodule avec score EU-TIRADS pour les nodules significatifs, évaluation des aires ganglionnaires cervicales) ».
Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
Crédit Image de Une : Chernetskaya/Dreamstime.com
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Citer cet article: Pathologies de la thyroïde : la HAS précise les examens d’imagerie recommandés - Medscape - 5 oct 2021.
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