France ― Le nintédanib (OFEV®, Boehringer Ingelheim) est disponible dans 2 nouvelles indications : la prise en charge des patients atteints de pneumopathie interstitielle diffuse fibrosantes chroniques avec un phénotype progressif (PID-FP) et celle des patients atteints de pneumopathie interstitielle diffuse associée à la sclérodermie systémique (PID-ScS) [1].
Fibrose pulmonaire : la dyspnée est le principal symptôme
Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) constituent un groupe hétérogène de maladies comportant plus de 200 affections rares. Elles sont définies par un processus inflammatoire et diffus, souvent fibrosant, situé de façon prédominante dans l'interstitium pulmonaire, fréquemment associé à des lésions des voies aériennes, des alvéoles, et/ou de la paroi des vaisseaux.
Quelle que soit l’étiologie, la fibrose pulmonaire se manifeste par une dyspnée. L’essoufflement apparait d’abord à l’effort, et s’aggrave progressivement pour, parfois, devenir permanent même au repos. Une toux sèche persistante est souvent présente. D’autres symptômes peuvent être associés, notamment une anorexie, une perte de poids ou fatigue importante.
Le nintédanib est un inhibiteur de tyrosine kinase ciblant les récepteurs essentiels impliqués dans les voies de signalisation conduisant à une fibrose pulmonaire. Il a une activité anti-inflammatoire et anti-fibrotique au niveau des poumons. Il est déjà indiqué en France et dans plus de 80 pays pour le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI).
PID-FP et PID-ScS : un ralentissement significatif du déclin de la fonction pulmonaire
L’autorisation de mise sur le marché du ninténanib chez les patients atteints de PID-FP est basée sur les résultats de l’étude INBUILD . Cette étude de phase III, randomisée, en double aveugle, contrôlée versus placebo, sur plus de 660 patients, a évalué l’efficacité, la sécurité d’emploi et la tolérance du nintédanib sur une période de 52 semaines. Le nintédanib a ralenti le déclin de la fonction pulmonaire, mesurée par la capacité vitale forcée (CVF), de 57% par rapport au placebo (critère principal de jugement) avec une différence ajustée significative entre les 2 groupes de 107,0 ml/an (IC à 95%, 65,4 à 148,5 ; p < 0,001). Le traitement par nintédanib a également été associé à une diminution du délai de survenue d’exacerbation aiguë et de décès par rapport au placebo. Des résultats complémentaires ont montré que l’effet du traitement sur la fonction pulmonaire était homogène quelle que soit l’étiologie sous-jacente de la PID.
L’autorisation de mise sur le marché du ninténanib chez les patients atteints de PID-ScS est basée sur les résultats de l’étude SENSCIS. Cette étude de phase III randomisée, en double-aveugle, contrôlée versus placebo, sur près de 600 patients, a évalué l’efficacité et la tolérance du nintédanib sur une période de 52 semaines. Le nintédanib a ralenti de déclin de la fonction pulmonaire de 43,8% avec une différence ajustée significative entre les 2 groupes de 41 mL/an du taux de déclin de la CVF, le critère principal de jugement (IC à 95%, 2,9 à 79,0; p < 0,04).
Effets indésirables
Dans les essais cliniques et depuis la mise sur le marché du nintédanib dans le traitement de la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI), les effets indésirables les plus fréquemment rapportés avec OFEV ont été les troubles gastro-intestinaux (diarrhée, nausées et vomissements), une baisse d'appétit, une perte de poids et une augmentation du taux d’enzymes hépatiques. Ces effets sont généralement modérés et transitoires. Le risque d’augmentation des enzymes hépatiques, asymptomatique et réversible dans la majorité des cas, impose néanmoins la surveillance du bilan hépatique chez les patients traités par OFEV®.
Photo de Une : Getty Images
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Citer cet article: Fibrose pulmonaire : OFEV®, un traitement innovant dans 2 nouvelles indications - Medscape - 23 sept 2021.
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