Diabète et maladies cardiovasculaires : deux pathologies liées, un même combat

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

21 septembre 2021

France – A l’occasion de 10ème édition de la semaine nationale de prévention du diabète (24 sept au 1er oct), diabétologues et cardiologues font cause commune pour informer, dépister, alerter sur les risques liés au diabète et aux maladies cardiovasculaires, toutes deux très liées[1]. De nombreuses actions seront menées dans toute la France sous la houlette de la Fédération Française des Diabétiques et de ses partenaires pour sensibiliser la population. De nouveaux outils permettant de se tester seront proposées comme le test Findrisk qui permet d’estimer son risque de diabète, ou une automesure de l’hypertension, grâce à des tensiomètres automatiques.

L’association hypertension artérielle (HTA) et diabète dans le viseur

La 10ème édition de la semaine nationale de prévention du diabète, habituellement organisée début juin, se déroulera cette année du 24 septembre au 1er octobre 2021 – pandémie oblige. Comme en 2020, la Fédération Française des Diabétiques a souhaité axer cette édition sur la prévention du risque cardio-vasculaire puisque les pathologies neuro-cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité et de handicap des personnes atteintes de diabète. Cette année l’axe ciblé sera l’association hypertension artérielle (HTA) et diabète – « un couple qui tue et qui rend invalide », décrit le Dr Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération Française des Diabétiques, lors d’une conférence de presse de présentation [1].

En France, c’est aujourd’hui près de 5,4% de la population qui est traitée pour un diabète, soit environ 3,7 millions de personnes. Sans oublier tous les diabétiques qui s’ignorent et que l’on estime entre 500 000 et 800 000 personnes. Au-delà du nombre considérable de personnes touchées, c’est l’augmentation continue qui ne cesse d’inquiéter : depuis 20 ans, la prévalence du diabète a crû de + 4% pour le DT1 et +3,5% pour le DT2. Les enjeux sont de taille. Certains sont connus : le diabète est la première cause de cécité, d’amputation et de dialyse. D’autres, comme le risque infectieux, sont apparus avec la pandémie de Covid-19, qui a fait ressortir une vulnérabilité accrue des diabétiques. Le diabète s’est en effet avéré être un facteur indépendant du risque d’hospitalisation, de réanimation et de décès – comme en a témoigné en France l’étude Coronado.

Si cette année, le focus est mis sur l’hypertension (HTA), c’est que les deux pathologies sont étroitement liées. L’HTA fait le lit du diabète et vice versa. « Il est impératif que toutes les personnes atteintes d’hypertension recherchent leur risque de diabète et que toutes les personnes diabétiques recherchent leur risque d’HTA » a affirmé le Pr Xavier Girerd, président de la Fondation de Recherche sur l’Hypertension Artérielle et associé à la semaine de prévention. Selon l’étude française HTA FLAHS , 20% des hypertendus traités sont aussi des diabétiques traités et 70% des diabétiques traités sont aussi des hypertendus traités. « Mais il y a encore des diabétiques avec une HTA non dépistée, c’est tout l’enjeu de cette campagne » a déclaré l’hypertensiologue. Et ce d’autant que la mortalité cardiaque des diabétiques de type 2 a diminué due à une meilleure prise en charge de l’HTA et des dyslipidémies. En témoigne une récente étude danoise qui montre une chute du nombre d’infarctus du myocarde (de 3,3% à 0,8%), de décès de cause cardiaque (de 2,7 à 0,5%) et de 10,6 à 6,0% pour les décès toutes causes, alors que la prise de médicaments cardiovasculaire dans l’année qui suit le diagnostic de diabète, et notamment les statines (5% en 1996-1999 vs. 60% en 2008-2011), a augmenté sur la durée de l’étude [2].

Pour le Pr Girerd, l’obésité abdominale joue un rôle-clé et fait le lien entre le diabète et l’HTA, ce qui explique pourquoi en permettant de regagner du muscle l’activité physique soigne l’une et l’autre. Quant à savoir pourquoi le diabète est associé aux formes graves de Covid, l’hypertensiologue y voit là encore le rôle de l’obésité abdominale puisque, explique-t-il, le virus se développe dans les petits vaisseaux de la graisse viscérale, d’où une charge virale plus importante et une maladie plus sévère.

Le mot d’ordre de cette campagne : testez-vous !

Puisque de nombreuses personnes ignorent encore qu’elles sont diabétiques, les bénévoles de la Fédération proposeront à tous, pendant la semaine de prévention, un test rapide et simple pour évaluer le risque de développer un diabète : en 30 secondes et 8 questions, la personne saura si elle est exposée ou non au risque de développer le diabète de type 2. Ce test est le « Findrisk ». Recommandé par la Haute Autorité de Santé, reconnu au niveau international et approuvé par les instances de santé françaises (notamment par le Ministère des Solidarités et de la Santé), son résultat est une estimation du risque. « Il ne constitue en aucun cas un diagnostic, lequel sera assuré par le médecin traitant », précise le Dr Thébaut.

Par ailleurs, le test « autodépistage de la tension » sera proposé dans le cadre de la semaine nationale de prévention du diabète 2021, grâce à la mise à disposition du public d’un tensiomètre automatique (une centaine seront disponibles dans toute la France). Pour savoir quoi faire des chiffres de tension mesurés, il sera possible de reporter les 3 mesures (systolique et diastolique) et d’en interpréter les chiffres grâce à des symboles (voir ci-dessous) – un outil spécifiquement mis au point par le Pr Girerd pour cette semaine de dépistage.

Du 24 septembre au 1er octobre 2021, les bénévoles les 100 associations fédérées et délégations proposeront leurs actions de sensibilisation dans les lieux publics (avec des stands sur les marchés, foires, salons, établissements de santé). Les carte complète des actions et des animations est disponible ici. Le site dédié de la campagne, à retrouver sur : contrelediabete.fr La campagne est relayée quotidiennement sur le site de la Fédération et sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter.

Photo de Une : Getty Images
 

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