Vaccin Covid franco-autrichien: le gouvernement britannique rompt son contrat avec Valneva

Marine Cygler

Auteurs et déclarations

15 septembre 2021

Saint-Herblain, France –Le gouvernement britannique a résilié le contrat portant sur l’achat de 100 millions de doses du candidat vaccin anti-Covid de la société franco-autrichienne Valneva, a annoncé la compagnie le lundi 13 septembre dans un communiqué.

« Le contrat inclut une clause permettant au gouvernement britannique d'y mettre fin. Il prétend de plus que Valneva a manqué à ses obligations, ce que Valneva conteste vigoureusement », a indiqué le laboratoire.

Jusque-là, le vaccin avait pourtant la préférence de la Grande Bretagne.

Préféré par la Grande-Bretagne

En effet, fin août, la biotech franco-autrichienne Valneva a commencé le processus de soumission de son candidat-vaccin contre le Covid-19 auprès de la MHRA, l'agence de santé britannique. A la différence de l'Union Européenne avec qui les discussions sont toujours en cours, la Grande-Bretagne avait misé sur ce vaccin en précommandant plus de cent millions de doses. C'est d'ailleurs outre-Manche que l'étude de phase 3 « Cov-Compare » a débuté en avril dernier. Elle vise à comparer le VLA2001, le candidat-vaccin de Valneva, au vaccin Vaxzevria d’AstraZeneca. S'il était autorisé par les autorités sanitaires britanniques – dès fin 2021 espère le laboratoire –, le VLA2001 serait le premier vaccin anti-Covid à virus inactivé à être commercialisé dans un pays européen.

Une technologie qui rassure

Le candidat-vaccin de la biotech implantée à Saint-Herblain, près de Nantes (44), repose sur une technologie traditionnelle : le recours à un virus inactivé et adjuvanté. De nombreux vaccins – grippe saisonnière, hépatite A, polio... – utilisent cette technologie mise au point il y a plus de 60 ans et qui présente, de fait, un niveau élevé de sécurité. Les vaccins chinois contre le Covid, Sinopharm et Sinovac, homologués par l'OMS (mais pas par l'EMA), utilisent cette technologie.

Le principe est simple : le virus est inactivé ce qui l'empêche de pénétrer dans les cellules. Il est donc inoffensif. C'est l'ajout d'adjuvants qui permet de déclencher une réponse immunitaire. 

En avril dernier, le laboratoire Valneva a annoncé des résultats prometteurs issus d'une étude clinique de phase 1/2 avec trois doses du vaccin (faible, moyenne, haute). Ces résultats ont montré que le VLA2001 était bien toléré. Aucun problème de sécurité n’a été identifié. Concernant l'efficacité, « dans le groupe vacciné avec la plus forte dose du vaccin, le taux de séroconversion des immoglobulines G était de 100% ». Dans ce même groupe, « les titres d’anticorps neutralisants étaient à un niveau identique ou supérieur à ceux généralement constatés dans les sérums provenant de personnes convalescentes. » [1]

Cela dit, l'efficacité réelle est en train d'être évaluée en Grande-Bretagne sur un groupe de plus de 4000 volontaires qui participent à l'étude de phase 3 « Cov-Compare » dont les résultats, attendus au début du quatrième trimestre 2021, c'est-à-dire très prochainement, pourraient permettre l'autorisation de mise sur le marché.

Interrogé sur la chaîne de télévision BFM Business à la fin du mois d'août, Franck Grimaud, directeur général de Valneva, a dit espérer « une efficacité supérieure à 80% », ce qui semble ressortir des résultats préliminaires. Mais « il va falloir le démontrer dans l'essai de phase 3 », a-t-il convenu. Ce serait donc une efficacité moindre que les vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna) mais bien supérieure à celle des vaccins à vecteur viral (AstraZeneca et Janssen)

Un vaccin adapté aux variants ?

Une étude de phase 3 complémentaire VLA 2001-304 a débuté en août en Nouvelle-Zélande auprès de 150 personnes de plus de 56 ans en vue d'obtenir des « données d’innocuité et d’immunogénicité supplémentaires dans ce groupe d’âge après vaccination avec deux doses de VLA2001 à 28 jours d’intervalle. » [2]

Mais surtout le laboratoire s'est saisi de la problématique des variants préoccupants. Il va évaluer ses possibilités d'adapter son candidat-vaccin à l'émergence de tels variants grâce à une seconde cohorte avec 600 participants âgés de plus de 12 ans, qui recevront un « candidat vaccin dérivé d'un variant de la Covid-19 » au vaccin d'origine.

 

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