Cannabis thérapeutique : l’ANSM veut produire « français »

Stéphanie Lavaud

Auteurs et déclarations

27 août 2021

Saint-Denis, France – Alors qu’une expérimentation sur le cannabis thérapeutique a été lancée en France, l’Agence nationale du médicament souhaite que ce « médicament » soit issue d’une filière française et, pour ce faire, met en place un nouveau Comité scientifique temporaire (CST) intitulé « Culture en France du cannabis à usage médical – spécifications techniques de la chaine de production allant de la plante au médicament ».

Expérimentation en cours

Amenés à initier une réflexion sur le cannabis à usage médical, les experts du CST pour la « mise en œuvre de l'expérimentation du cannabis médical en France » de l’ANSM ont conclu fin 2018 qu’il était pertinent d’autoriser l’usage du cannabis à visée thérapeutique dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d'une mauvaise tolérance des thérapeutiques accessibles, qu'elles soient ou non médicamenteuses. D’où le lancement deux ans après d’une expérimentation sur 3000 patients, dans un cadre contrôlé et limité auprès de patients souffrant de maladies graves et en échec thérapeutique.

Seulement voilà, les traitements à base de cannabis actuellement utilisés, bien que devant répondre aux mêmes référentiels pharmaceutiques que les médicaments, notamment en termes de qualité, ne sont pas produits en France. Dans l’expérimentation en cours : « Les médicaments seront fournis gratuitement par les entreprises qui sont aujourd'hui en train de répondre à un appel d'offre […]. Je sais qu'il n'y a pas d'entreprise française » nous spécifiait Béchir Saket, porte-parole du collectif Alternative pour le cannabis à visée thérapeutique (ACT), interrogé par Medscape édition française fin 2020.

Connaitre les teneurs en THC et en CBD des plantes

La décision de l’ANSM vise donc à répondre à cette lacune. Quitte à commercialiser du cannabis thérapeutique, autant qu’il soit issue d’une filière de production française avec pour principal intérêt, celui d’en surveiller la qualité. Il est en effet attendu que l’avis de ce CST porte « sur les teneurs en THC et en CBD des plantes ou encore sur la variété des plantes utilisées », indique le communiqué de l’ANSM.

Composé de représentants des différents ministères concernés (agriculture, santé, économie, intérieur), de représentants de l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) ainsi que du Conseil national de l'ordre des pharmaciens (CNOP), ce comité « devra également définir les modalités de traçabilité des plantes jusqu’à la récolte des fleurs, les formes pharmaceutiques attendues des médicaments à base de cannabis, les critères de qualité pharmaceutiques ainsi que les contrôles nécessaires pour la culture de cannabis médical en France ».

 

Crédit photo : Getty Images

 

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