France ― A la sortie des Conseils des Ministres et de Sécurité du mercredi 11 août, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal , a annoncé dans une allocution une série de nouvelles mesures pour faire face à la propagation du virus, notamment la mise en place à la rentrée d’une campagne de rappel vaccinal pour les populations à risque et la fin de la gratuité des tests de dépistage hors prescription mi-octobre. De nouvelles mesures sont aussi prises en Outre-Mer où la situation est « critique ».
Un faux plat légèrement ascendant
« Après des semaines de hausse exponentielle, le nombre de contaminations est désormais sur un faux plat légèrement ascendant, un plateau très haut avec 22 500 nouvelles contaminations détectées en moyenne chaque jour et qui ne semble pas pour l’instant s’infléchir » a déclaré Gabriel Attal.
La situation à l’hôpital s’aggrave « avec une augmentation de 15% des patients hospitalisés en une semaine et qui a dépassé les 9200 ». Du côté des admissions en réanimation, le nombre de patients « a augmenté de près de 30% en 7 jours, et près de 170 nouveaux patients entrent en réanimation quotidiennement », obligeant les établissements hospitaliers de certaines régions à se ré-organiser pour faire face à la situation. Dans le sud de la France, après la région PACA et Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine a dû ainsi déployer un Plan blanc.
Une campagne de vaccination en plein essor
« La crise sanitaire n’est pas derrière nous, nous allons vivre pendant encore plusieurs mois avec le virus », avait averti mercredi matin Emmanuel Macron en ouvrant le Conseil de défense sanitaire en visioconférence.
Si la situation reste tendue en France, le porte-parole du gouvernement a considéré qu’il y avait tout de même « des motifs d’espoir ». Alors que les pays voisins connaissent un essoufflement de leur campagne de vaccination, a-t-il déclaré, ce n’est pas le cas en France où 4 millions de vaccinations sont réalisées chaque semaine. « Le 10 août, 600 000 Français ont reçu une injection, dont la moitié une première dose. Compte-tenu de l’été, c’est un exploit – fruit du travail extraordinaire des soignants, des bénévoles et des élus locaux – et le signe de la détermination des Français à se faire vacciner », s’est-il félicité. Le cap des 45 millions de Français avec une première injection a été franchi, avec un mois d’avance, selon les prévisions gouvernementales.
Autre outil contre le virus, « le pass sanitaire pleinement opérationnel entré en vigueur lundi dernier et qui permet d’éviter aujourd’hui un nouveau confinement dans de nombreux territoires » a affirmé Gabriel Attal, tout en reconnaissant qu’il « provoque encore des interrogations » dans la population.
Dose de rappel pour les personnes à risque
Parmi les mesures préconisées pour lutter contre le virus à la rentrée, la réalisation d’une 3ème dose de vaccin déjà évoquée par Emmanuel Macron la semaine dernière est confirmée. « Le Président de la République a décidé d’une campagne de rappel pour les populations à risque», a affirmé Gabriel Attal qui en a précisé le planning. « Les rendez-vous ouvriront dès la fin du mois d’août/début du mois de septembre pour une campagne de rappel qui débutera à la mi-septembre ».
Autre décision d’importance : « la fin de la gratuité des tests hors prescription médicale ». Celle-ci devrait entrer en vigueur à la mi-octobre, « conformément à l’allocation du président de la République du 12 juillet », et en conformité aussi avec les « choix d’autres pays européens » – ce sera le cas en Allemagne le 11 octobre.
Enfin, le porte-parole a évoqué le renforcement de l’effort de vaccination chez les mineurs (dont 47% sont vaccinés à l’heure actuelle) avec, notamment, la mise en place de barnum à proximité des établissements scolaires dès la rentrée.
Situation critique en Outre-Mer
Le porte-parole a, bien sûr, abordé le cas des Outre-Mer, évoquant une « situation d’une exceptionnelle gravité » aux Antilles, où les taux d’incidence atteignent des records : 1200 en Martinique et 1900 en Guadeloupe – « des taux jamais atteints ». Les services de réanimation des deux départements sont à saturation. Face à cette situation « critique », différentes mesures ont été prises : instaurer un confinement strict dans les 2 départements, mais aussi déployer en renfort aux Antilles des personnels des Services de santé des Armées. Par ailleurs, 230 soignants sont arrivés sur place pour « aider à surmonter cette situation gravissime ».
« Si la situation est si grave aux Antilles, c’est que la vaccination y est bien trop faible » a rappelé Gabriel Attal avant de lancer un appel : « Vaccinez-vous ! ». Le porte-parole a aussi évoqué la situation préoccupante de la Polynésie française « avec un taux d’incidence supérieur à 1000 et un peu moins de 30% de la population vaccinée seulement » et informé de l’adoption « d’un décret déclarant l’état d’urgence sanitaire en Polynésie entrant en vigueur à partir de minuit le 12 août ».
Fin juillet, 87% des entrées en soins critiques concernaient des personnes non vaccinées
Sur la base des effectifs entrés à l’hôpital entre le 19 et le 25 juillet 2021 dont le test positif a pu être identifié dans la base de données SI-DEP, 87% des admissions en soins critiques et 83% des admissions en hospitalisation conventionnelle étaient le fait de personnes non-vaccinées, indique un communiqué de la Drees [1]. Les patients complètement vaccinés représentaient, de leur côté, 6% des admissions en soins critiques et 1 % des admissions en hospitalisation conventionnelle. Pour les décès, ces ratios s’élèvent à 82% pour les personnes non vaccinées et 14% pour les personnes complètement vaccinées. Rappelons qu’en population générale, la part des personnes non vaccinées (estimée sur la même période de référence) est de 45% et celle des personnes complètement vaccinées de 39%.
Crédit photo : Getty Images
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Citer cet article: Rappel vaccinal mi-septembre, fin de la gratuité des tests en octobre… les dernières annonces gouvernementales - Medscape - 12 août 2021.
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