Quiz express : les rapports sexuels douloureux

Bradley Schwartz, Michel E Rivlin

Auteurs et déclarations

21 juin 2021

Du fait d’une gêne à aborder le sujet avec son médecin, il est fort probable que l’incidence de la maladie de Lapeyronie (décrite pour la premièere fois par François Gigot de Lapeyronie, un montpelliérain devenu urologue du Roi Louis XV à Versailles) soit plus importante que celle actuellement admise (jusqu’à 9 % de la population selon l’AFU).

La sous-déclaration peut également provenir d'hommes dont les symptômes sont légers ou non invalidants et qui ne consultent donc pas un médecin. Cette affection touche généralement les hommes âgés de 40 à 70 ans.

La physiopathologie de cette affection est mal connue et probablement multifactorielle. L’hypothèse du microtraumatisme initial est la plus volontiers admise comme facteur déclenchant, malgré la faible incidence rapportée par l’interrogatoire.

La maladie de Lapeyronie est une pathologie acquise de la tunique albuginée des corps caverneux caractérisée par la formation d’une plaque de fibrose. Elle peut être associée à une dysfonction érectile et à des douleurs lors de l’érection.

Usta et ses coll. ont constaté que la présence de diabète, d'hyperlipidémie, d'hypercholestérolémie ou d'hypertension n'était pas statistiquement liée à la gravité de la courbure du pénis chez les hommes atteints de la maladie de Lapeyronie. Le nombre de comorbidités n'avait pas non plus d'incidence sur le degré de courbure.

Cependant, l’AFU précise que des études épidémiologiques montrent également l’association avec le diabète, l’obésité, l’hypertension artérielle, l’hyperlipidémie, le tabagisme, le déficit en testostérone et la chirurgie pelvienne, notamment après prostatectomie totale dans 15,9 % des cas.

La douleur pénienne disparaît presque toujours sans traitement, ce qui a donné lieu à une controverse dans l'évaluation des résultats des essais thérapeutiques. Par ailleurs, certains patients notent une douleur dans le pénis qui peut s'atténuer avant l'apparition d'une plaque palpable ou d'une angulation du pénis. Moins fréquentes sont les plaques palpables sans douleur ni angulation associée.

À des fins pratiques, la maladie de Lapeyronie peut être divisée en deux phases, aiguë et chronique. La phase aiguë dure généralement les 18 à 24 premiers mois et se caractérise par un schéma inflammatoire changeant qui peut inclure des douleurs péniennes, une certaine courbure et un nodule pénien. La phase chronique se caractérise par une plaque stable, souvent calcifiée, et une angulation du pénis. Une perte de la capacité érectile est plus souvent retrouvée à la phase chronique.

L’AFU explique que les incertitudes physiopathologiques expliquent l’absence de traitement à visée curative. Cependant, de nombreux traitements ont été testés, même si les études sont le plus souvent réalisées sur de faibles effectifs : vitamine E, colchicine, tamoxifène, carnitine, acétyl-esters, potassium para-aminobenzoate, pentoxyphilline…

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