Danemark – On sait désormais que les patients hospitalisés pour un Covid-19 sont susceptibles de présenter des symptômes persistants à 6 mois, ce qu’on appelle désormais le Covid-long, et des complications à long terme. Mais qu’en est-il du risque chez des sujets ayant fait une forme légère ou asymptomatique de Covid-19. Pour le savoir, une équipe de chercheurs danois s’est penchée sur les prescriptions et les soins reçus entre 2 semaines et 6 mois suivant l’infection chez des patients n’ayant pas été hospitalisés. Les résultats ont été publiés dans le Lancet[1].
Partant des registres nationaux et de l’Assurance santé, l’étude a inclus tous les sujets danois ayant été testés positifs au SARS-CoV-2 durant la première vague de l’épidémie de Covid-19 (27 février au 31 mars 2020) mais n’ayant pas été hospitalisés au cours des deux semaines suivant le test, soit 8 983 sujets, et les a comparés à une cohorte de référence de sujets testés négatifs au SARS-CoV-2 (non hospitalisés), et appariés sur l’âge et le sexe au cours de la même période (n=80894). Le risque relatif d’initiation de 14 groupes de médicaments et de diagnostics hospitaliers en lien avec des effets retardés de l’infection au SARS-CoV-2, ou encore la fréquence des recours aux soins, ont été évalués.
Plus de bronchodilatateurs et de triptans
Chez les sujets positifs au SARS-CoV-2, seul deux groupes de médicaments ont été associés à un surrisque d’initiation d’un nouveau traitement suite à l’infection par rapport aux sujets testés négatifs : les bronchodilatateurs, avec une différence de risque (DR) de +0,3% [0,0-0,7] et un risque relatif ajusté (RRa) de 1,23 [1,01-1,48], en particulier pour les bêta-2-agonistes à courte durée d’action : DR de +0,4% [0,1-0,7], RRa 1,32 [1,09-1,60], et les triptans : DR de +0,1% [0,0-0,3], RRa 1,55 [1,07-2,25].
Concernant les nouveaux diagnostics hospitaliers, les sujets infectés par le SARS-CoV-2 avaient un risque augmenté de recevoir un diagnostic de dyspnée : DR de +0,6% [0,4-0,8], RRa 2,00 [1,62-2,48] ; et d’événements thromboemboliques veineux : DR de +0,1% [0,0-0,2], RRa 1,77 [1,09-2,86], mais pas d’autres complications sévères (AVC, encéphalite, syndrome inflammatoire pédiatrique multisystémique…).
Une augmentation des recours aux soins a également été observée chez les sujets positifs au SARS-CoV-2 en particulier pour les visites chez le médecin généraliste avec un RR pondéré selon le score de propension de 1,18 [1,15-1,22].
En résumé, par rapport aux sujets n’ayant pas été infectés, les chercheurs ont observé un risque accru d’initier des triptans, d’un bronchodilatateur, notamment les bêta-2-agonistes à courte durée d’action, ou encore d’avoir un nouveau diagnostic de dyspnée ou d’événements thromboemboliques.
En revanche, le risque de complications retardées sévères ou de survenue de nouvelles maladies chroniques est faible.
Les visites chez le généraliste ont été plus fréquentes dans les deux semaines suivant un test PCR positif au SARS-CoV-2, suggérant que les symptômes persistants sont essentiellement pris en charge en ville.
Le suivi limité à 6 mois n’a pas permis pas d’explorer les symptômes persistants et les complications survenant au-delà.
Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.
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Citer cet article: Existe-t-il des effets à long terme en cas de forme légère de COVID-19 ? - Medscape - 10 juin 2021.
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